28 août 2006

Hausse de fréquentation dans les cinémas: "Grounding" plébicité


Les cinémas suisses ont vendu 8,4 millions d'entrées durant le premier semestre 2006, soit 11,5% de plus que lors de la même période de 2005. Les films suisses réussissent une part de marché de 11,6%, contre 1,9% seulement au premier semestre 2005.
Ce très bon résultat des productions helvétiques est surtout dû à "Grounding - Les derniers jours de Swissair" vu par 367'000 personnes. Ce long métrage se classe troisième du box-office suisse semestriel, derrière le film d'animation "Ice Age 2" (plus d'un million d'entrées) et "The Da Vinci Code" (540'000).
Les films américains totalisent 61,5% des entrées. Suivent les productions suisses (11,6%), françaises (10%), britanniques (4,5%) et notamment allemandes (3%), selon des statistiques publiées lundi à Berne par ProCinéma, l'association suisse des exploitants et distributeurs de films.
Durant le premier semestre, les cinémas suisses ont engrangé 122 millions de francs grâce à la vente de billets, contre 108,5 millions durant les six premiers mois de l'année passée. Ces chiffres confirment que le cinéma est "une affaire cyclique", a indiqué le directeur de ProCinéma René Gerber.
En tout, 906 titres sont sortis dans les cinémas durant le premier semestre 2006. Les dix films les plus populaires durant cette période totalisent 41% des entrées.


(ats / 28 août 2006 17:38)

25 août 2006

Nyon - Plusieurs repreneurs potentiels pour le Capitole


Depuis le mariage d’Europlex avec Pathé, les salles obscures nyonnaises attisent les convoitises. L’avocat de la propriétaire, Grazia Ricciardi, analyse la situation.

Le Capitole a d’ores et déjà plusieurs prétendants. Mais la propriétaire, Grazia Ricciardi, n’a pas envie de remettre les clés de son «bébé» à n’importe qui. Même si elle n’est plus que propriétaire des murs depuis l’arrivée d’Europlex en 2003, le futur repreneur va devoir montrer qu’il est prêt à s’investir à fond dans ce lieu culturel nyonnais. / GEORGES MEYRAT/A «Il ne faut pas croire qu'un cinéma se gère comme un kiosque qui vend ses chewing-gums. Avoir un million sous le coude ne suffit pas. Il faut s'investir à fond», avertit d'entrée Paul Marville, l'avocat lausannois qui représente Grazia Ricciardi, propriétaire des murs du cinéma Capitole à Nyon. Il faut dire que les choses ne se déroulent pas aussi «facilement» qu'à Morges. Pour rappel, l'Atlantic à Lausanne, le Rialto Servette à Genève, l'Odéon à Morges et le Capitole ne faisaient pas partie du deal, lorsque Pathé avait racheté Europlex en mai dernier.
Etant donné qu'Europlex était tenu par un bail avec la salle nyonnaise jusqu'en 2012, l'entreprise française spécialisée dans les multiplex se doit de trouver quelqu'un capable de reprendre les rênes aux mêmes conditions. Et plusieurs repreneurs seraient sur les starting-blocks. «Si certains sont intéressés à reprendre le bail tel quel, d'autres demandent une baisse de loyer. Nous sommes également en contact avec des personnes qui ne désirent apparemment reprendre que les biens d'exploitation d'Europlex et, enfin, quelqu'un est intéressé par racheter carrément l'immeuble. L'ampleur de l'investissement est très importante, compte tenu des aspects financiers, personnels, culturels et sociaux.»
La société veveysanne Cinérive est depuis longtemps intéressée par les deux cinémas de La Côte. A Nyon, elle a déjà avoué trouver le loyer trop cher. Une chose est sûre, Grazia Ricciardi ne veut pas voir les deux salles, Fellini et Leone, fermer leurs portes définitivement. «L'intérêt est de maintenir un cinéma à Nyon, assure Paul Marville. Là-dessus, tout le monde est d'accord. La propriétaire aimerait pouvoir maintenir une offre culturelle la plus variée possible dans le chef-lieu du district.»


Le Capitole serait plus intéressant que l'Odéon
De plus et selon sa propre analyse, le cinéma nyonnais serait bien plus attractif que celui de Morges. ««En termes de comportement culturel, Nyon n'est pas qu'une simple ville de proximité comme pourrait peut-être l'être d'avantage Morges de Lausanne.»
Les négociations, quant à elles, ne devraient pas aboutir avant la fin du mois de septembre. Idem à Morges qui, par l'intermédiaire du syndic Eric Voruz, est toujours en tractation avec Cinérive. Rappelons que la société attend de la commune l'abolition de la taxe sur le divertissement, alors que les autorités ne veulent pas entrer en matière tant qu'ils ne sont pas sûrs des intentions culturelles du repreneur. Eric Voruz pense d'ailleurs depuis un certain temps à la création d'un festival de cinéma.


Une histoire vieille de plus de 30 ans
Le Capitole s'est progressivement glissé entre les mains de Carmine Ricciardi dans les années septante. Si à cette époque il n'y avait qu'une seule salle à disposition des cinéphiles de la région, en 1990, le propriétaire a décidé de partager ce volume de 420 places en deux salles, une grande (la Leone) et une plus petite (la Fellini), que les spectacteurs connaissent encore aujourd'hui.
Depuis toujours, le reste de la famille Ricciardi a mis la main à la pâte. D'abord l'épouse, Grazia, puis les filles. Lorsque survient, en 1994, le décès prématuré de Carmine, sa veuve s'est accrochée au comptoire pour que le «bébé» familial ne coule pas.
Après plus de trente ans passés au 28-30 de la rue Saint-Jean, elle décide de lâcher du lest.
Pas facile, car c'est une page très dense qui se tourne. Il n'empêche, en 2003, elle cède les rênes à Europlex. Une transaction qui voit disparaître le dernier cinéma indépendant de La Côte, la société exploitant déjà l'Odéon morgien et le Rex aubonnois.


Frédéric Valet - 24 Heures

23 août 2006

Les cinémas yverdonnois ne sont pas menacés


La fermeture brutale d’un cinéma genevois dirigé par Vincent Esposito ne devrait pas avoir de répercussions sur les trois salles de la Cité thermale.

Genève, c'est Genève. Yverdon, c'est Yverdon!» insiste, agacé, Vincent Esposito. Le président et directeur de la société qui exploite les trois cinémas yverdonnois s'indigne même qu'on lui pose la question: les salles obscures d'Yverdon vont-elles pâtir de la déconvenue du Hollywood, grand cinéma genevois fermé début août suite à des retards de loyer? «Cela n'a rien à voir, ce sont deux sociétés différentes!» argue-t-il.
L'homme est en effet à la tête (présidence du conseil d'administration et direction) de plusieurs sociétés d'exploitation de salles et de distribution de films entre Genève et Yverdon. Dans la Cité thermale, c'est sous les labels Cinema Invest Bel-Air SA et EFD Ecran Films Distribution SA qu'il gère trois salles. La forme juridique de la société anonyme permet d'éviter que les difficultés financières rencontrées par Procinémas SA à Genève se répercutent à Yverdon, même si les deux entités sont chapeautées par le même homme.
La santé financière du Bel-Air, du Capitole et du Rex ne serait, en outre, pas particulièrement inquiétante: «Ce n'est pas différent d'ailleurs, on a souffert de la chaleur et de la Coupe du monde. En été, les cinémas ne font jamais beaucoup d'entrées, mais à partir de la mi-septembre ça reprend», commente-t-il.
Quant à la programmation, elle ne devrait pas non plus pâtir de cette crise genevoise. Au contraire. Sans le Hollywood, Vincent Esposito devrait avoir les mains plus libres face aux distributeurs. «Il a maintenant à Yverdon d'excellentes conditions pour faire une bonne programmation», analyse Adeline Stern, entre autres, programmatrice du Cinéma Royal de Sainte-Croix et membre de la Commission fédérale du cinéma.


24 heures - 23.08.06

21 août 2006

Locarno vu d'Algérie


Quand le mois d’août revient, on sait qu’il y a un seul endroit où il faut être : Locarno, sur les rivages suisses du lac Majeur. La ville tessinoise est enfouie sous les hautes silhouettes des sommets des Alpes et entourée de somptueux paysages.

Chaque mois d’août à Locarno, on retrouve les voyageurs venus parfois, d’Asie, d’Amérique, pour assister au Festival international du film. Grande attraction pour les Suisses aussi et les simples touristes venus pour les charmes de la ville, pour ses musées, son casino et ses rives du lac ! A une courte distance, en train, on peut aussi aller visiter Lugano pour jouir des paysages qui entourent son lac, se promener dans ses jardins fleuris. Deux stations balnéaires, chacune avec son lac, qui se jalousent et qui attirent beaucoup de monde. Il suffit de voir l’effervescence qui règne dans les gares et les longues files de voitures sur les routes. Cela tranche avec le calme et la sérénité de l’été suisse. Locarno, qui a organisé cette année son 59e Festival du film réunissant des œuvres venues du monde entier, (à signaler qu’à la dernière minute, le Festival de Locarno, comme celui de Dublin en Irlande et celui d’Edimbourg en Ecosse, a refusé les films d’Israël, suite au déclenchement de l’agression sioniste contre le Liban), possède une vieille ville, au cœur de l’agglomération urbaine, qu’on peut arpenter sans se lasser à travers des ruelles fraîches et plaisantes. C’est dans cette partie ancienne de la ville qu’on trouve la ravissante Piazza Grande, cœur du festival, plus grande salle de cinéma en plein air d’Europe. Jusqu’à 800 spectateurs peuvent se tenir devant l’écran géant pour voir chaque soir le programme du festival. On se précipite à 21 h vers la Piazza Grande pour ces séances... spectaculaires. Sauf les soirs où il pleut et où on embarque les spectateurs pour les déposer en autobus à l’extérieur de la ville, à la Sala Fevi, immense salle de sport transformée en salle de cinéma. Passer l’été à Locarno, c’est très onéreux. Sauf si on est l’hôte du un festival international du film qui invite très généreusement les journalistes des grands quotidiens internationaux (comme El Watan), le séjour sur les rives du lac Majeur (côté suisse) serait exorbitant. La Suisse est connue pour être 50% plus chère que la plupart des pays européens. Tout en Suisse est hors de prix pour les visiteurs, sauf si on a un compte en banque (suisse) bien fourni. Et à Locarno, comme c’est l’été et la période du festival, les commerçants pratiquent les prix les plus forts. Pourtant, souvent à Locarno et à Lugano, aux bords des deux lacs, on croise des familles nombreuses venues du Golfe, en tenue vestimentaire stricte et noire. Les hommes marchent devant. les femmes derrière. Et encore derrière, une prolifération de gosses entourés de servantes. Des émirs du Golfe venus profiter de leur tas d’or enfoui dans les banques suisses… Une journaliste d’un quotidien suisse a posé la question : l’argent qui coule à flots chez certaines familles du Golfe ne peut-il pas aussi venir en aide aux Libanais et aux Palestiniens dans la détresse actuelle ? Cela après avoir rapporté qu’un « cheikh » de quelque minuscule émirat est entré dans une bijouterie suisse et a raflé pour 600 000 francs suisses de bijoux… Les Suisses eux-mêmes, avec un haut niveau de vie, n’ont guère la fibre dépensière. Cette histoire leur paraît hallucinante. Cela dit, toute proportion gardée, à Locarno, il y a un certain art de vivre, un standing à respecter. Les voitures rutilantes, les habits choisis avec grand soin témoignent d’une certaine aisance ambiante. Sur les rivages du lac Majeur à l’eau turquoise, et où il est possible de se baigner, il y a pourtant aujourd’hui un soupçon d’inquiétude en l’air. La situation des grands hôtels de Locarno clignote au rouge. Non pas du fait qu’il y a peu de touristes argentés. C’est le contraire. mais leurs propriétaires préfèrent les vendre à des spéculateurs qui les transforment, comme sur la Côte d’Azur, en résidences luxueuses. Il paraît que ça rapporte infiniment plus au vu du prix du mètre carré à l’emplacement idéal avec vue sur le lac. C’est ainsi, hélas, que les palaces de Locarno disparaissent les uns après les autres : Reber au lac, Beau rivage, Muralto, Grand hôtel. Tous ont été vendus ? Le plus triste dans l’affaire pour le festival, c’est la fermeture du Grand hôtel. Le festival est né en effet en 1946 dans ce très bel édifice du style belle époque, avec ses salons immenses et ses jardins. Bien plus tard, la Piazza Grande a pris la relève. Le Grand hôtel de Locarno était aussi un bien historique. C’est là qu’eut lieu, en 1925, la grande conférence internationale pour la révision du traité de Versailles (1919) : il s’agissait de faire respecter la démilitarisation de la Rhénanie par l’Allemagne. Mais en mai 1936, Hitler réoccupe la Rhénanie et rend nuls les accords signés au grand Hôtel de Locarno entre les ministres des Affaires étrangères d’Allemagne, d’Italie, de France, d’Angleterre et de Belgique. Cette disparition des palaces rend tristes les habitants de Locarno et transforme le paysage des rives du lac. Le festival, cette année, a été contraint d’organiser des navettes entre Locarno et la ville voisine d’Ascona, qui a gardé ses « cinq étoiles », pour loger les invités et pour organiser les réceptions. Dans le petit port de Locarno, il y a toujours des bateaux en partance pour les rives italiennes du lac Majeur. On peut choisir d’aller visiter l’archipel des célèbres îles Borromées : Isola Bella, Isola dei Pescatori, Isola Madre. La quatrième île, Isola San Giovanni, est privée, pas accessible au public. La beauté intacte de ces îles, leurs palais anciens, les jardins se prêtent idéalement à la « dolce vita ». C’est ici que Fellini aurait dû faire son chef-d’œuvre. Au retour, le bateau fait escale à Stresa, autre bijou touristique, avec ses jardins de palmiers au milieu d’une végétation luxuriante. Retour à Locarno, un orage s’annonce menaçant. Les autobus déjà attendent les spectateurs, en cas de pluie…

Azzedine Mabrouki - El Watan - Qutotidien indépendant algérien

19 août 2006

Monster House en numérique


Le film de Columbia Pictures est le second à être présenté de la sorte au moyen de projecteurs DLP Cinema® Christie 2K

Christie, l’un des leaders mondiaux des solutions de visualisation destinées aux marchés de l’entreprise, du spectacle et de l’industrie, annonce que le film « Monster House » de Columbia Pictures sera présenté au format numérique 3D « REAL D » au moyen de projecteurs DLP Cinema® Christie CP2000 dans certaines salles aux Etats-Unis.« Monster House » met en scène trois bambins aux prises avec une mystérieuse maison qui menace quiconque de franchir son seuil, avec la ferme intention de dévorer les enfants s’aventurant à proximité à l’occasion d’Halloween. Le réalisateur est Gil Kenan, lauréat d’un UCLA Spotlight Award et les producteurs exécutifs ne sont autres que Robert Zemeckis et Steven Spielberg. Des projecteurs Digital Cinema de Christie, comptant plus d’équipements installés dans des salles à travers le monde que tout autre fabricant, seront utilisés pour la présentation du film en 3D. Un projecteur DLP Cinema® Christie CP2000 a également été utilisé lors de la première mondiale de « Monster House » qui s’est déroulée au Mann Village Theater de Westwood en Californie.

Christie installe son 1000ème projecteur de cinéma numérique

Le millième système a été installé aux Etats-Unis chez Carmike Cinemas, troisième exploitant américain, qui utilise exclusivement des projecteurs DLP Cinema Christie pour la diffusion en numérique dans la totalité de ses salles.

Christie annonce l’installation de son 1000ème projecteur Digital Cinema avec des systèmes en Grande-Bretagne, Allemagne, Suisse, Italie, France, aux Pays-Bas, en Norvège, Espagne, Autriche, Bulgarie, au Canada, en Afrique, en Asie et, à la date du 30 juin, plus de 500 installations réalisées aux Etats-Unis dans le cadre du partenariat Christie/AIX avec Access Integrated Technologies. Le millième système a été installé aux Etats-Unis chez Carmike Cinemas. Christie, pour sa part, compte tenu du rythme actuel de progression de ses installations à travers le monde, prévoit d’accroître sa part de marché et de franchir le cap historique des 2000 installations d’ici à la fin de 2006.« Il s’agit d’un moment capital dans l’histoire du cinéma, qui confirme la qualité supérieure des images produites par les projecteurs DLP Cinema de Christie », commente Jack Kline, président et COO de Christie Etats-Unis qui ajoute : « Il y a un an, personne n’aurait prédit que le cinéma numérique connaîtrait un tel succès et une adoption aussi rapide. Aujourd’hui, plus personne n’en doute. C’est une solution gagnant-gagnant pour l’ensemble du secteur, avec des images d’une netteté absolue qui captivent les spectateurs tout en réduisant considérablement les coûts de distribution des studios ».

17 août 2006

Tatouage numérique - bon point pour Thomson

Les plus importants fabricants de cinéma numérique ont choisi NexGuard™ pour combattre le piratage.

Paris, France et Burbank, Californie, le 16 août 2006 – La solution de tatouage pour le cinéma numérique NexGuard de Thomson (Euronext 18453; NYSE: TMS) a été adoptée par de grands fabricants de serveurs de cinéma numérique. Doremi, GDC, QuVis et Tamedia vont dorénavant intégrer la solution d’identification de contenu légal audio et vidéo NexGuard à leur matériel de projection pour protéger les films contre le piratage en salle. Doremi a récemment achevé de tester la solution de tatouage NexGuard et commencé à commercialiser sa gamme de produits intégrant la solution NexGuard. QuVis, GDC et Tamedia sont en passe de finaliser leur processus d’intégration.
« Au total, ces entreprises qui ont adopté notre solution de tatouage numérique représentent près de 75% du marché des serveurs, » a déclaré Jean-Michel Masson, directeur de l’activité Protection du Contenu de Thomson. « C’est donc une forte reconnaissance de l’efficacité de NexGuard, et du rôle prépondérant de Thomson en matière de protection de contenu. »
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La solution de tatouage numérique NexGuard de Thomson incorpore la date, l’heure et le lieu de la projection dans l’image et la bande-son d’un film numérique lors des projections dans les salles de cinéma. Le système de détection et de récupération NexGuard permet de mettre en évidence la source exacte du piratage en extrayant les informations des produits piratés. La solution de tatouage numérique NexGuard va au-delà des spécifications DCI (Digital Cinema Initiative) car il résiste aux opérations de compression sur support physique et sur l’Internet et offre une capacité de stockage des informations permettant l’identification supérieure aux spécifications DCI. Il est invisible lors des projections 2K et 4K et inaudible en lecture multicanaux.« NexGuard a été accueilli avec enthousiasme par les studios lors de nos projections professionnelles tout au long de l’année dernière », continue M. Masson. « L’engagement de Thomson dans la lutte contre le piratage et la gestion de contenu fait partie intégrante de l’investissement global du Groupe dans l’industrie des médias et des loisirs. »
Outre NexGuard, Thomson propose NexTracker, sa solution de tatouage numérique avec système de vérification et de gestion de contenu audiovisuel Internet ou diffusé, et MediaSign, sa solution de sécurité multimédia pour l'imagerie numérique et les documents imprimés.

16 août 2006

Le Cinéma Numérique débarque à Vevey


La conversion des salles de cinéma traditionnelles vers le numérique est en marche et Vevey fait figure de pionnière en la matière. Au vu des avantages qu’offre cette nouvelle technologie, les jours du 35mm semblent comptés.

Encore à l’état d’expérimentation, le cinéma numérique n’est présent actuellement que dans un petit nombre de salles. Pas plus de 300 dans le monde, dont seulement une douzaine sur le territoire français et encore moins en Suisse. Après l’essai d’Europlex à Lausanne et à Genève, c’est au tour de Cinérive, société exploitant douze salles, dont cinq à Vevey et deux à Montreux, de figurer parmi les pionniers. Depuis plus d’un mois, une de ses salles veveysannes est équipée de cette technologie en test. «Nous aurons ainsi la possibilité de proposer des évènements exceptionnels dans le cadre de séances particulières, tout comme nous pourrons présenter tous les films dans tous les formats et toutes leurs expressions. C’est une nouvelle aventure pour Cinérive, dont nous allons explorer au fur et à mesure, toutes les possibilités», se félicite Yves Moser, directeur de Cinérive. «Le numérique véhicule une création nouvelle, dans une autre économie et une nouvelle pratique de programmation». Technologie la moins coûteuse Le cinéma digital ou numérique désigne les films qui ont une représentation digitale des données. Traditionnellement, les images d’un film sont captées sur une pellicule et projetées avec une pellicule, laquelle est un support physique. A l’avenir, ceci sera réalisé avec des caméras digitales et des projecteurs digitaux. C’est la même révolution qu’avec la photo numérique qui est en marche. En regard d’une projection classique en 35 millimètres, et en dehors de la qualité de l’image, les avantages du cinéma numérique sont nombreux. A commencer par l’aspect économique. Chaque année, tous les studios de cinéma dépensent des dizaines de millions de dollars dans la production des pellicules 35mm, standard actuel de projection, et toujours nécessaire pour approvisionner l’ensemble des salles du monde entier. Compte tenu du nombre important de langues et de sous-titres que les studios doivent considérer pour sortir leurs films à l’échelle internationale, le coût et la complexité engendrés par ces copies 35mm est immense! En ajoutant à cela les dommages inévitables que rencontrent ces pellicules à l’issue de projections répétées, tout porte à croire que les jours du 35mm sont comptés! Face à cela, la projection numérique reste la technologie la moins coûteuse, puisqu’une fois l’investissement réalisé en termes de transfert des données numériques, les films pourront être dupliqués et transférés, sans coût, vers l’ensemble des cinémas équipés de la planète. Et un seul et même «package» de données pourra contenir à la fois tous les sous-titres et toutes les pistes audio nécessaires pour assurer la projection des films, quel que soit le langage du pays! La création de films étant aujourd’hui à la fois chose artistique et commerciale, c’est forcément la technologie la moins coûteuse qui sera prise considération. Le bon en avant Si le cinéma numérique n’est encore que si peu présent dans les salles, c’est parce que cette technologie de projection cinématographique est nouvelle et ne disposait pas encore de véritables normes techniques permettant son universalité, et par là même sa standardisation à l’échelle mondiale. Mais depuis juillet 2005, la DCI, Digital Cinema Initiatives, organisation fondée en 2002 et regroupant les sept plus grands studios hollywoodiens, a publié un document rassemblant l’ensemble des spécifications techniques permettant de normaliser la projection digitale des films dans les salles obscures! Véritable pas de géant pour l’avenir du cinéma mondial, cet évènement représente un tournant historique pour les accros du tout numérique, à l’instar de George Lucas, premier véritable défenseur de cette technologie, et marque une avancée vers la démocratisation du cinéma numérique à l’échelle mondiale. Dans l’ensemble pourtant, toutes les mesures semblent profiter avant tout aux studios, qui verront à la fois leurs coûts de projection diminuer, alors même que leur pouvoir vis-à-vis des salles de projection grandira! Pourtant, il est certain que lorsque les Européens se seront accoutumés à la qualité qu’offre actuellement la Télévision Haute Définition, l’exigence en matière de qualité vidéo se fera ressentir de plus belle en matière de projection au cinéma ! Dès lors, le numérique sera vu comme une étape normale et sans surprise marquant sans doute l’histoire du Cinéma. Piratage quasi impossible L’autre avantage de taille du cinéma numérique et des projections entièrement digitales concerne la sécurité, le film étant tout à la fois copié et diffusé à travers le monde entier dans une qualité excellente, sinon parfaite. Premièrement, la nouvelle norme de projection numérique s’appuie sur une «packing list» permettant d’identifier, pour chaque cinéma, la liste des éléments autorisés à la diffusion, pistes audio et sous titres. Cet outil permet notamment au studio d’identifier, voire de stopper, la projection dans le cas où le cinéma aurait frauduleusement tenté d’accéder aux éléments sans accord préalable! D’autres manipulations peuvent aussi théoriquement faire l’objet d’une analyse des studios, qui seront en principe connectés de façon permanente avec les cinémas dont ils pourront observer une grande partie des activités! L’autre atout du standard, en matière de sécurité, repose sur un système nommé «watermarking», qui permet au studio, en cas de tentative frauduleuse de copie du contenu vidéo, de situer de manière précise l’endroit et le lieu exact où l’enregistrement a été effectué; le système en «filigrane» permettant de retrouver l’origine du piratage!

14 août 2006

France - Baisse de 28% en juillet par rapport à 2005

La canicule n'a pas vraiment profité aux salles obscures: la fréquentation des cinémas en France a baissé de 28% en juillet par rapport à juillet 2005, avec 10,39 millions d'entrées, selon les estimations publiées jeudi par le Centre national de la cinématographie (CNC). Sur les sept premiers mois de l'année, la fréquentation est en revanche orientée à la hausse avec 113,43 millions d'entrées, soit 11,7% de plus que sur la même période en 2005. La part de marché des films français reste en progression: elle est estimée à 45,5% sur les sept premiers mois de l'année, contre 39,3% sur la même période de 2005. Celle des films américains est estimée à 45,4% depuis le début de l'année contre plus de 50% sur la même période de 2005. AP

12 août 2006

Frédéric Maire redonne du mordant au Léopard

Première édition réussie mais épuisante pour le nouveau directeur du festival.

Fin de festival chaotique à Locarno. Vendredi soir, Frédéric Maire était victime d'un malaise devant les quelques milliers de spectateurs venus applaudir le Léopard d'honneur décerné au cinéaste russe Alexsandr Sokurov (lire ci contre). Gardé en observation durant la journée de samedi, le nouveau directeur du festival aura du coup manqué la lecture du palmarès par le jury. Lequel a finalement primé Das Fraulein, une production suisse qui aura conduit à la démission, en cours de festival, de Barbara Albert. Membre du jury, cette dernière avait été consultante sur le scénario du film (lire ci-dessous).«Apprendre à se reposer»Le coup de fatigue de Frédéric Maire – aux dernières nouvelles, il ne s'agirait heureusement que de cela – explique paradoxalement la bonne tenue générale de cette 59e édition. Depuis quelques mois, à chaque rencontre entre les organisateurs du festival et la presse, Marco Solari, le président de la manifestation, n'affirmait-il pas que si son directeur avait encore quelque chose à apprendre, «c'est à se reposer»? Une manière de reconnaître – entre amusement et inquiétude – le travail de titan effectué par le Neuchâtelois depuis son entrée en fonction, il y a tout juste douze mois.Des efforts qui se sont avérés particulièrement payants au niveau de la compétition officielle, qui a retrouvé cette année l'exigence cinématographique propre aux grands concours internationaux. Mais pas seulement! En renouant le dialogue avec les principaux distributeurs helvétiques, Frédéric Maire a aussi redonné un sens aux projections de la Piazza Grande. Ici, ne passeront désormais que des métrages exploités ultérieurement en salles. Le message se veut limpide: centre névralgique du festival, l'écran géant de Locarno doit également constituer une plateforme de lancement idéale pour la distribution de films en Suisse. Avec, à terme, l'idée de créer (ou de recréer) un Haut-Lieu médiatique – et médiatisé – du cinéma dit «populaire et de qualité». Tout aussi habile aura été la décision d'ouvrir plus largement le festival au 7e art helvétique. Là encore, on imagine l'ampleur du travail. C'est que l'affaire était délicate. Il s'agissait de ne pas provincialiser la manifestation tout en caressant le cinéma suisse dans le sens du poil. Le compromis a été trouvé en instituant une journée entièrement dédiée aux productions nationales, assortie d'une présence discrète mais constante d'œuvres du cru dans les diverses sections de la manifestation.Tests délicatsSi tout cela a dans son ensemble bien fonctionné, Frédéric Maire aura encore dû apprendre à faire face aux réalités du terrain. Réagir au décès du réalisateur Daniel Schmid, en tout début de festival. Faire taire une fatigue accumulée au gré de rendez-vous tous plus ou moins incontournables. Sourire aux conférences de presse du matin et danser le soir un tango avec Aki Kaurismäki. Assumer l'erreur de ne pas avoir communiqué sur le rôle – il est vrai mineur – qu'avait joué un membre du jury dans la scénarisation d'un des films en concours. Voir la polémique enfler plus que de mesure et ne pas enrager. Autant de test à passer, d'épreuves à surmonter. Samedi, les docteurs ont interdit au Neuchâtelois de se rendre à la fête de clôture de la manifestation. Il en était pourtant l'unique héros. Douloureuse victoire, mais victoire quand même.

Emmanuel Cuénod (Tribune de Genève)

Un arrière-goût de malaise plane sur le palmarès
Des joies, des déceptions: c'est toujours la même chose, un palmarès. Celui de ce 59e Festival international du film de Locarno y fait-il exception? Dans l'absolu, non. Sauf que le triomphe de Das Fräulein d'Andrea Staka, Léopard d'or à l'unanimité pour l'un des films les plus appréciés de la compétition, va rejaillir directement sur le cinéma suisse: il en était le seul représentant du concours.Les autres prix du jury officiel ne se discutent pas trop. Meilleure mise en scène pour l'excellent Le Dernier des fous de Laurent Achard, Prix spécial du jury pour le plaisant Half Nelson de Ryan Fleck, meilleure interprétation féminine à l'étonnante Amber Tamblin dans le noirâtre Stephanie Daley de Hilary Brougher, et meilleure interprétation masculine à Burghart Klaussner dans Der Mann von der Botschaft de Dito Tsintsadze. Seule la mention spéciale au pénible Body Rice du Portugais Hugo Vieira da Silva paraît déplacée. Sans compter l'oubli de quelques films enthousiasmants comme Agua, Dies d'agost, Jimmy della collina ou encore Ça rend heureux du Belge Joachim Lafosse, projeté en toute fin de festival. Dans trois jours, ces omissions sembleront sans importance.Bientôt sur les écransCe qui restera plutôt, c'est bien l'impression d'un malaise. Malaise né d'une polémique et amplifié ces derniers jours par une presse, surtout locale, qui voyait là matière à scandale. Barbara Albert, consultante au scénario de Das Fräulein, et membre du jury international, légitimement accusée de conflits d'intérêts, s'en était donc retirée. La plupart des médias, y compris nous, avaient alors noté que l'affaire risquait de pénaliser le film Das Fräulein. Et qu'il ne figurerait certainement pas au palmarès. Puis les choses avaient encore enflé. Les rumeurs parlaient même de démission du jury au complet. Et puis non. Samedi, l'annonce des gagnants a laissé tout le monde un peu perplexe. Contre toute attente, le film qui partait avec le plus d'handicaps diplomatiques dans la course au Léopard d'Or coiffe tous ses concurrents au poteau. Stupeur!A cela deux explications: soit le jury a d'emblée adoré Das Fräulein et a décidé Barbara Albert à démissionner pour qu'on ne l'accuse pas de collusion; soit il a cherché à désamorcer la polémique en clamant son indépendance sans se soucier des pressions. On ne saura jamais la vérité. Lorsque Das Fräulein sera à l'affiche en salles, la polémique sera même certainement oubliée. Et contrairement à la plupart des autres films en lice, celui d'Andrea Staka sortira: il est le seul à avoir déjà un distributeur…

Pascal Gavillet (Tribune de Genève)

05 août 2006

Projections numériques au Festival de Locarno


XDC Partenaire Technique Officiel du Festival International du Film de Locarno a encodé 7 films et réalisera plus de 12 projections numériques XDC est en charge de l‚ensemble des prestations de cinéma numérique de l'encodage des films jusqu'à leur projection sur les écrans des salles du Festival.

Dans le cadre de ce partenariat, XDC a installé des systèmes de projection numérique dans le prestigieux auditorium Fevi (un projecteur 2K Cinemeccanica CMC3 D2 piloté par un serveur XDC) mais aussi à La Sala et sur la Piazza Grande. XDC assurera la maîtrise de toutes les projections numériques en collaboration avec son intégrateur suisse Protronic AG Kinotechnik. « Nous sommes particulièrement fiers de la confiance que le Festival nous témoigne en nous donnant la responsabilité de la chaîne complète des prestations numériques de l‚encodage jusqu‚à la projection. C‚est avant tout l‚expérience unique acquise depuis plus de cinq ans dans le cinéma numérique, tant par son management que par ses équipes techniques, avec le déploiement de plus de 230 salles et la préparation de plus de 150 films en Europe, qui permet à XDC de relever ce défi technologique » précise Bernard Collard, XDC General Manager. Les projecteurs numériques qui sont installés dans l‚ensemble des salles répondent aux recommandations de la DCI et sont aujourd‚hui tous en résolution 2K. Les serveurs XDC sont adaptés aux spécifications actuellement utilisées dans la distribution des films au format numérique. « Actuellement 7 films ont été préparés par notre studio » précise Régis Raway, Services Sales Manager chez XDC. « Le producteur et/ou le distributeur nous transmet l‚image sous forme d‚un master numérique. Il nous donne aussi la bande son, les sous-titres * éventuellement les bandes-annonces. Nous nous chargeons alors de l‚encodage numérique du film avec ou sans les sous-titres et les doublages éventuels. Nous avons une procédure de contrôle très rigoureuse tout au long de la chaîne de production de la copie numérique, avec de nombreuses validations du résultat final par plusieurs ingénieurs. La copie numérique est placée sur un disque dur amovible et est cryptée pour une protection optimale. Notre force est de pouvoir fournir un travail de grande qualité dans des délais très courts. Il nous arrive de produire une copie numérique quelques jours avant la projection au Festival.». Les films longs métrages préparés et supervisés par XDC sont : Street Thief de Malik Bader, Destricted de Marina Abramovic, Wild Tigers de Cam Archer, Gretchen de Steve Collins, Windows de Shoja Azari, The Bimo Records de Rui Yang et The Heart of the Earth d‚Antonio Cuadri. « Nous sommes très heureux du partenariat de XDC avec le Festival de Locarno. En effet, ce Festival est une excellente vitrine sur le marché suisse. Avec une douzaine de projections, les producteurs, les distributeurs et les exploitants peuvent venir admirer la qualité offerte par le cinéma numérique haute définition et cela dans des conditions optimales de vision », conclut Patrik Engler, Protronic CEO. PS : XDC participera à une rencontre organisée au Forum, lundi 7 août, sur l'HD, I-POD, HDNET, PSP.A propos de XDC XDC est le partenaire de confiance des exploitants de salles de cinéma et des distributeurs de films qui veulent aller vers le numérique. Dans le cadre du plus important déploiement de cinéma numérique en Europe, XDC offre des solutions sur mesure ainsi que des services logistiques et une expertise dans la technologie et les équipements. Plus d‚infos comment XDC propulse le cinéma numérique sur www.xdcinema.com .

Genève - L'avenir est morose pour les cinémas du centre-ville


Pour s’en sortir, les exploitants doivent profiler leur programmation.

A qui le tour? Après le cinéma Hollywood, quelle salle obscure sera condamnée à tirer la prise? A en croire Vincent Esposito, qui exploitait cinq salles indépendantes, dont le Hollywood: le prochain sur la liste est «le Camera Movie». Une hypothèse soutenue par le distributeur José-Michel Buhler. «Il y a une réelle possibilité que d'autres salles du centre-ville ferment, à leur tour, leurs portes.»
Et pourtant, José-Michel Buhler se souvient encore de l'époque sacrée du Hollywood: «Il y a 20 ans, on disait que ce cinéma était l'un des plus rentables de Suisse.» Mais depuis, les habitudes des cinéphiles ont changé, le paysage cinématographique genevois, aussi. Les Multiplex ont fait leur apparition, avec leurs nombreuses salles où les portions de pop-corn, bonbons et autres chips sont aussi généreuses que les sièges ou encore la place offerte pour les jambes.
Ces nouvelles salles comptent en outre un équipement de dernière génération. «Les petites salles n'ont plus les moyens d'investir. D'une part, parce que ce matériel coûte cher. D'autre part, parce que l'architecture des salles ne se prête pas toujours à ces aménagements dernier cri.»
A en croire les spécialistes, les Genevois resteraient toujours de grands amateurs de 7e art. Pourtant, la fréquentation ne cesse de baisser. Elle est passée de deux millions de spectateurs à la fin des années 80, à un peu plus de 1,8 million. Et sur ce dernier chiffre, encore faut-il noter que le Multiplex de Balexert draine plus de 53% des spectateurs. Alors quelle issue pour les petites salles indépendantes du Centre-ville?
José-Michel Buhler en voit au moins une, celle du cinéma de niche. Des salles comme les Scala aux Eaux-Vives qui offrent des séances «Art et essai». «Le public n'est pas énorme mais stable», assure José-Michel Buhler.
L'exploitant du City et du Central, Pierre E. Desponds, a, quant à lui, sa propre recette: «Depuis quelques années, j'axe ma programmation sur le public féminin. Et ça marche. Plus de 80% des clients du City sont des femmes. Pour s'en sortir, il faut une programmation très pointue.» En outre, ce dernier a renoncé volontairement aux entractes et aux pop-corn. D'où la disparition des problèmes d'odeurs, de bruits et de saleté.
Vincent Esposito, lui, craint désormais d'être lâché par le quatuor des gros distributeurs: «Un distributeur n'a pas besoin des salles de quartier. Si je n'avais pas obtenu «Superman, le retour» pour le Hollywood, je n'aurais pas pu le diffuser aussi au Forum», relève-t-il. Sa crainte est-elle justifiée? Le responsable de la programmation pour la Suisse romande chez Fox Warner n'a pas souhaité répondre à cette question précise, à savoir: allez-vous continuer de fournir des «blockbusters» aux autres salles exploitées par Vincent Esposito (dont le Forum et Art-Ciné)?

Pathé dirige la valse des salles obscures
Avec plus de 1,8 million de visiteurs dans ses salles obscures, Genève reste malgré tout un canton où les gens fréquentent beaucoup les cinémas. La généralisation des home-cinémas et la sortie toujours plus précoce des films en DVD n'affectent que partiellement le 7e art.
Par contre, le prix des loyers a contribué à faire disparaître l'ABC, le Plaza, l'Alhambra, maintenant le Hollywood, et sans doute prochainement le Caméra Movie, le Ciné 17 et les Grottes (dont le loyer annuel dépasse les 300 000 francs). Sans parler de la disparition des Cosmos à Meyrin.
Le secteur de l'exploitation des salles a lui aussi été victime d'une certaine «consolidation» économique. L'époque où Genève comptait une trentaine de cinémas exploités par presque autant de patrons est bien révolue.Il y a d'abord eu Métrociné, fondée en 1985 par Edipresse (49%) et le vaudois Miguel Stucky (51%). Ce groupe a grandi, absorbant des salles existantes, en ouvrant de nouvelles pour arriver à contrôler 32 salles réparties dans toute la Suisse romande. En 1999, Europlex (créé par un fonds d'investissement développé par Georges Soros) rachète au prix fort Métrociné.
En novembre de la même année, le groupe australien Village Roadshow ouvrait le Ciné Village Balexert, le plus gros multiplexe de Genève. Mais deux ans plus tard, faute de rentabilité suffisante et d'une programmation adéquate, ce multiplexe est cédé au groupe Pathé. Enfin, en mai dernier, on apprenait que Pathé rachète les salles d'Europlex. Dès octobre, Pathé contrôlera près de 80% des parts de marché sur Genève. A ce propos, relevons que les trois salles des Grottes n'ont pas encore trouvé de repreneur à ce jour.
Du côté des petites salles, reste enfin le Bio 72 à Carouge. La fondation chargée de sa renaissance a annoncé l'ouverture du chantier de rénovation. La réouverture, elle, est prévue pour la mi-décembre 2006. La fondation cherche encore un exploitant.

Les acteurs
Les quelque 1,8 million de tickets de cinéma vendus par année se répartissent ainsi:

Pathé Balexert: 54% (avec 13 salles comprenant plus de 2900 sièges);
Europlex: environ 24% (avant sa reprise cet automne par Pathé, qui ne reprendra pas les trois écrans des Grottes, soit 1000 sièges);
Procinémas (Vincent Esposito): avec le Hollywood, ses cinq salles contrôlaient entre 5 et 7% des parts de marché (plus de 850 sièges);
Pierre E. Desponds (City et Central): 5%;
Les autres (Perrière, Dutoit, etc.): environ 10% (répartis entre les Scala, le Broadway, le Cinélux et le Nord-Sud).

Tribune de Genève. Emmanuelle Drevon et Serge GuertchakoffPublié le 05 août 2006

Payant, avoir un cinéma? Pas sûr...


Après les producteurs, au tour des propriétaires de cinémas du Québec de crier famine.

Ils perdent de l'argent en donnant vie aux héros du grand écran, selon ce que révèle une enquête menée par Statistique Canada. Pendant que les productions hollywoodiennes font les délices des cinéphiles des autres provinces du Canada, les exploitants de salles au Québec doivent composer avec une clientèle plus sélective et des prix moins élevés. Ce qui ne les empêche pas de continuer à bâtir d'immenses complexes au coût d'un million de dollars par écran. Des écrans qu'il faudra remplacer dans quatre ou cinq ans lorsque les studios américains leur imposeront la technologie numérique.

Vincent Brousseau-Pouliot - La Presse

01 août 2006

Numérique - L'Europe réfléchit à son propre scénario


Aux Etats-Unis, les studios vont payer la facture. Ce modèle vaut-il pour l'Europe?
La conversion des salles à la projection numérique a un coût considérable qui concerne aussi bien les grands complexes que les petites salles: de 70 000 à 100 000 euros pour un projecteur, de 20 à 25 000 euros le serveur. Or, la DCI réunissant essentiellement les grands studios et certains exploitants américains ayant parfois jusqu'à 2 000 salles, les petits producteurs et exploitants risquent d'être exclus du nouveau modèle de distribution. La Commission européenne, toujours préoccupée par la sauvegarde de ses exceptions culturelles, a donc initié EDcine, un programme de réflexion de 9 millions d'euros, sur trois ans, coordonné par l'Université catholique de Louvain sous la direction de Benoît Macq, professeur au Laboratoire de télécommunications de l'UCL (1). «L'Europe a dans ce domaine une grande diversité, avec la présence de nombreuses petites salles et petits producteurs, nous a expliqué M. Macq. Le but est de faire prendre en compte par la DCI les besoins européens.»
Equipement gratuit
Il ne s'agit pas forcément de s'opposer à l'initiative américaine mais de la compléter. Plusieurs industriels importants participent d'ailleurs au débat, dont la société liégeoise XDC, un des leaders européens du secteur (lire ci-dessus). «Le modèle en cours pour l'instant aux Etats-Unis est celui développé par la société AccessIT, analyse Fabrice Testa, directeur marketing chez XDC. Cette société, qui travaille avec la DCI, propose aux exploitants de les équiper gratuitement. Elle se paie via un «virtual print fee», collecté auprès des distributeurs, qui correspond à l'économie réalisée sur le coût de la copie. Ce schéma fonctionne parce que les exploitants américains ne projettent pratiquement que des productions des studios qui sont partie prenantes au projet.» En Europe, le marché est différent, constitué essentiellement de petits exploitants. Avec le même système qu'aux Etats-Unis les petits distributeurs pourraient être exclus des salles ou alors ils devraient participer au «virtual print fee». XDC propose elle aux exploitants de louer le matériel. Dans une phase transitoire, c'est peut-être un modèle alternatif prudent. «Le cinéma numérique est encore à ses débuts, souligne Fabrice Testa. Rien n'est figé. Les choses bougent très vite...»

© La Libre Belgique 2006

Numérique - Les distributeurs prudents en Belgique


Dans une phase transitoire, cumuler numérique et copies films coûte plus cher.
Stephan De Potter est responsable de programmation chez CinéArt, plus important distributeur indépendant de Belgique («Le seigneur des Anneaux», «L'enfant», «Brokeback Moutain»...). A l'échelle européenne, le distributeur est un maillon essentiel, puisque c'est lui qui assure la vente d'un film auprès des exploitants et sa promotion vers le public. Il nous a livré ses impressions quant à la transition vers le numérique. «A ce stade, la coexistence des deux systèmes implique des coûts supplémentaires car il faut produire deux types de masters (NdlR: copie de référence pour les copies d'exploitation). Nous avions quelques copies numériques sur «Joyeux Noël» mais à cette époque nous devions faire face à deux systèmes numériques en Belgique avec des générations de matériel différentes. Ce fut un vrai casse-tête et au final une perte de temps et d'argent. Depuis, le marché planche sur un système éventuellement compatible. Nous allons sans doute remettre le couvert avec «Azur et Asmar», la nouvelle production de Michel Ocelot le 25 octobre prochain.»


Concernant les réflexions sur un nouveau modèle de distribution adapté aux spécificités du numérique, Stephan De Potter reste prudent: «La balle n'est pas vraiment dans le camp des distributeurs indépendants. Tant que la France et ses grands groupes d'exploitants (Pathé, UGC...) n'auront pas tranché le noeud gordien, il n'y aura pas beaucoup d'avancées en francophonie. Les salles art et essai belges sont très à la traîne en matière de digitalisation. Le CNC français a lancé une vaste étude, les résultats ne devraient pas tarder. De son côté, le réseau européen Media Salles se penche aussi sur la question sur la meilleure manière d'équiper valablement les salles indépendantes en Europe. Elles sont en demande de films mais les producteurs européens ne se sont pas encore fait à l'idée de mettre un master digital à la disposition des distributeurs. La situation qui fait que beaucoup de productions se font avec la France et que sur ce dossier la France reste à la traîne, vu la pression des grands groupes, ne facilite pas l'avancée du dossier.»

© La Libre Belgique 2006

Numérique - La Belgique joue les têtes d'affiche


Trois sociétés belges sont pionnières sur le marché du cinéma numérique. Kinepolis sera le premier réseau de salles européen entièrement numérique.
Si l'«enjeu numérique» est essentiellement nord-américain d'un point de vue commercial, la Belgique n'est pas à la traîne, loin s'en faut. Trois entreprises du Royaume sont en effet parmi les pionniers ou leaders du cinéma de demain.


Barco dans le tiercé de tête
Basée à Courtrai, la société Barco s'est imposée sur le marché international dans le domaine des produits de visualisation, que ce soit dans les domaines militaires, scientifiques, dans l'aéropspatiale ou l'audiovisuel. Elle fait aussi partie du cercle encore fermé des trois seules sociétés détenant la licence d'exploitation de la technologie DLP Cinema de Texas Instruments, recommandée par les studios d'Hollywood réunis au sein de la Digital Cinema Initiative (DCI). Cotée à la bourse Euronext de Bruxelles et faisant partie du Bel20, Barco compte plus de 650 installations de cinéma numérique à travers le monde et est implantée en Amérique et Asie. Elle vient de signer avec Dadi Digital Cinemas un contrat d'envergue pour l'installation de 300 projecteurs DLP Cinema dans la province de Guangdong en Chine. Ce nouveau contrat implique la mise en place d'un réseau d'assistance permanente (24h sur 24, 7 jours sur 7) ainsi que de centres de réseau opérationnels. Une première étape vers cet Eldorado que la Chine est aussi pour le cinéma, avec plus de 10 000 salles de cinéma recensées.


Kinepolis pionnier
Le 6 juillet dernier, le groupe Kinepolis annonçait la conversion au numérique de ses 130 salles belges. Il s'agit de la première numérisation générale d'un réseau de salles de cinéma en Europe.
Jusqu'ici Kinepolis disposait en Belgique de 21 salles de cinéma équipées de projecteurs 2K. La toute nouvelle salle multiplexe de Bruges est déjà la première à être complètement équipée de projecteurs pour cinéma numérique. D'ici début 2007, Kinepolis numérisera près de la moitié de ses cinémas, le reste devant être achevé fin 2007. Ce sont les français de Thomson qui ont décroché cet important contrat, par le biais de leur division Technicolor Digital Cinema. Mais les projecteurs installés seront belges: ce sont... des Barco.
Kinepolis suit le développement numérique depuis le début. La première salle équipée remonte à 1999, où les Bruxellois, parmi les premiers, avaient pu voir «Toy Story 2 ». Kinepolis a aussi régulièrement testé les nouvelles perspectives qu'offre le cinéma numérique, notamment la retransmission en direct d'événements. Sa filiale française a ainsi organisé durant la Coupe du monde la projection en direct des matches de l'équipe de France, réunissant au total quelque 8 000 supporters dans une ambiance digne d'un stade. L'expérience pourrait être tentée en Belgique - si tant est que les Diables Rouges rejouent en phase finale d'une compétition internationale...


XDC, leader européen
Créée en décembre 2004, XDC est une filiale du groupe liégeois EVS. En un an et demi, elle s'est imposée en Europe comme leader du marché, équipant 232 salles (soit le quart des salles numériques à l'échelle mondiale), dont 22 en Belgique. Partenaire des festivals de Cannes, de Berlin et, prochainement, de celui de Locarno, XDC a notamment assuré lors de la dernière édition cannoise 60 projections numériques pour 25 films.
XDC vend des projecteurs et fabrique ses propres serveurs mais propose aux exploitants un service complet de projection sur base d'un contrat de location de 5 ans, résiliable chaque année sans pénalité (au contraire d'un leasing). La location représentant environ 1 000 euros par mois, elle représente sur cinq ans une économie de 35 pc. La technologie pouvant encore évoluer, les exploitants préfèrent cette formule, XDC assurant les mises à jour gratuitement. XDC devrait prochainement intégrer dans ses équipements un nouveau serveur hybride compatible avec la norme 2K, qui, par sa très haute qualité de l'image, a les faveurs des studios américains réunis au sein de la DCI.


© La Libre Belgique 2006

Le cinéma change de bobine


L'ère des projections numériques en salles semble enfin venue. L'enjeu est avant tout économique, permettant de réduire le coût des copies. Mais le numérique ouvre aussi la porte à de nouvelles expériences cinéma.

DOSSIER
Fini les pellicules, place aux puces? Depuis une bonne dizaine d'années, tout le monde en parle, mais l'ère du tout numérique au cinéma semble cette fois très proche. «Nous vivons actuellement la révolution du numérique, ce qui signifie que d'ici peu, toutes les salles de cinéma pourront présenter leurs films en numérique», lançait le 6 juillet Stephan Paridaen, président de la division Barco Media and Entertainment, qui va équiper d'ici 18 mois les 130 salles belges du groupe Kinepolis (lire page 4) tandis que le groupe français Thomson, associés à Technicolor, vient d'annoncer son intention d'équiper 15 000 des quelque 36 000 écrans nord-américains d'ici dix ans.


Une norme universelle
La raison de ce soudain emballement est le choix, il y a tout juste un an, d'une norme de projection, le 2K, et d'une technologie de référence, le DLP Cinema de Texas Instrument. Afin de réduire les coûts d'une révolution technologique aussi fondamentale que l'arrivée du cinéma parlant dans les années 20, il était en effet primordial pour l'industrie de fixer des normes uniques rendant tout nouveau matériel compatible avec l'ensemble de la production. Les sept principaux studios américains - Disney, Fox, MGM, Paramount, Sony, Universal et Warner Bros - ont à cette fin créé dès 2002 un groupe de réflexion, la Digital Cinema Initiative (DCI).
C'est qu'à Hollywood le rêve d'une technologie permettant de se débarrasser de toute copie film - support physique onéreux - remonte à... soixante ans! En 1948, déjà, Samuel Goldwyn, patron de la MGM, émettait l'idée d'utiliser les faisceaux hertziens de la télévision naissante pour diffuser les films directement dans les salles. En 2006, on en est toujours à tirer des centaines de copie à partir d'un original, le «master», copies qu'il faut ensuite acheminer aux quatre coins de la planète cinéma. Dont coût: on estime que les studios économiseront 750 millions de dollars par an une fois les bobines disparues. Or le transfert d'une oeuvre pourra se faire à terme par fibre optique ou satellite.
Avec la norme 2K, d'une qualité équivalente au 35 mm, le public, lui, ne verra pas de différence. Mais fini, les griffes: une copie film s'abîme après 30 projections contre 1 000 pour le support numérique. Pour les exploitants de salles, il y aura même d'autres avantages: la projection sera gérée par un serveur à partir duquel on pourra gérer la programmation.
Pour les petits producteurs et distributeurs, le numérique pourrait aussi permettre à terme d'avoir accès à des films auxquels l'exploitation actuelle ne donne pas de place. «Saraband», la dernière oeuvre d'Ingmar Bergman, a été distribué en numérique, circulant sur un équipement de projection mobile dans les salles qui n'étaient pas encore équipées. Mais encore faudrait-il que le schéma de cette nouvelle économie du cinéma tienne compte de sa diversité. La Commission européenne s'en inquiète (lire page 4). Qui dit projection numérique dit aussi événements en direct ou films en 3D, dont rêvent des James Cameron ou des George Lucas. Ou comment refaire des salles le lieu d'une expérience unique face à la concurrence du home cinema.


Reste une question linguistique: irons-nous encore voir des «films»? Ou des fichiers?

ALAIN LORFÈVRE© La Libre Belgique 2006