Nyon - Imbroglio juridique pour la reprise du Capitole

C’est une guerre que se livrent deux parties dans laquelle nous sommes pris en otage. L’auteur de ce propos n’est autre que Jean-Pierre Grey qui était l’un des trois repreneurs potentiels du cinéma le Capitole à Nyon. Dès que cette opportunité s’est faite jour, début juillet, le patron de Mont-Blanc distribution s’est montré intéressé. Accompagné d’Yves Peyrot, il a rencontré Brian Jones, l’exploitant actuel du cinéma via Europlex Cinémas Sàrl. De multiples questions ont été évoquées dont les conditions de reprise jugées trop élevées: à un loyer important s’ajoute la reprise du pas-de-porte ce qui rend le risque financier trop important pour nous confie Jean-Pierre Grey. Malgré cette position affichée, Me Paul Marville, le conseil du propriétaire des lieux, les convoque le 30 août pour leur faire signer un bail valable dès le 1er septembre en arguant que son mandant est seul décideur dans ce dossier. Sur le document figurent les noms de la société et des deux futurs… ex-associés. Le premier nommé vient en effet d’envoyer un courrier annonçant son désengagement et dans lequel il réclame le remboursement du premier mois de location déjà versé. Et pour cause, l’actuel bailleur, Europlex cinémas, n’a jamais quitté les lieux. Deux baux pour un seul cinéma: l’embrouillamini juridique réside là. Un prétendant par camp En parallèle à ces événements, Brian Jones a convaincu un repreneur, Palmolino Esposito, d’accepter ces conditions et signe avec lui un contrat d’exploitation. Dès lors, le dossier prend une tournure juridique. C’en est trop pour le distributeur de films pour enfants: J’ai d’autres chats à fouetter que de me débattre pour ce cinéma soupire-t-il avant d’indiquer que cet épisode kafkaïen lui reste en travers de la gorge. A ce jour, son compère ne s’est pas désisté et n’entend pas le faire. Il évoque une affaire qui lui a pété à la figure. De son côté, Me Paul Marville élargit le débat au secteur tout entier des salles de cinéma et résume l’imbroglio en parlant de poisson rouge et de piranha. A l’heure qu’il est, chaque camp a son prétendant et son mot à dire. Europlex cinémas n’ayant pas donné son congé, il lui incombe de présenter un repreneur au propriétaire. Celui-ci peut refuser mais le droit suisse lui impose alors de présenter un juste motif. Les jeux seront faits au plus tard dans une semaine prévoit Yves Peyrot, le seul acteur de cet écheveau à s’exprimer sans mégaphone en main. Happy end pour le thriller de l’Odéon morgien Le mot fin s’est inscrit sur l’écran au terme d’un long suspense. Le Pranginois Palmolino Esposito exploitera à partir de dimanche le cinéma Odéon à Morges. Europlex m’a sans doute choisi parce que je proposais la reprise de plusieurs salles. J’étais en négociation dès le début pour Morges, Nyon et Genève. A Nyon, il y a encore une affaire à régler avec Europlex et les propriétaires. J’ai un contrat de reprise avec Europlex, mais quelqu’un d’autre a un bail à loyer. Sur le plan de la programmation, le nouveau repreneur entend notamment privilégier les films étrangers à petits budgets, même en version originale. Il y a beaucoup de cinéphiles dans la région. Une baisse des prix est aussi envisageable. Il faudra voir ce que donne le vote du Conseil communal (mercredi prochain n.d.l.r), sur la taxe des divertissements. Je préfère la suppression pure et simple de la taxe à sa rétrocession sous forme de subvention. Palmolino Esposito compte aussi réintroduire les séances du lundi et du mardi, supprimées par Europlex, taxe ou pas taxe. Du côté de la Municipalité, le syndic Eric Voruz regrette certes d’avoir été pris pour quantité négligeable par Europlex et que Ciné-Rive n’ait pas été choisi, parce qu’il représente les petits cinémas vaudois, mais se réjouit du maintien du cinéma morgien.