19 novembre 2006

Yverdon aura son open air


La société Cinérive a décroché l’exploitation de l’open air, qui s’érigera l’été prochain sur le site de l’ancien hippodrome. Coup dur pour l’actuel dirigeant des trois cinémas d’Yverdon.

Fini le temps des spéculations. Yverdon aura bel et bien son cinéma open air tant attendu. En principe, du 6 au 21 juillet 2007, même si rien n'est encore gravé dans le marbre.
Le projet avait pris une tournure de plus en plus concrète après qu'Olivier Muller, directeur du NIFFF (Neuchâtel International Fantastic Film Festival), avait rendu, l'été passé, un rapport très favorable sur sa faisabilité. Il ne restait plus qu'à désigner un exploitant. Et la Municipalité a fait son choix: ce sera Cinérive SA, qui exploite notamment le cinéma d'Orbe ainsi que l'open air de Vevey.


Dynamisme et expérience
«Nous faisons confiance à une équipe dynamique, qui a déjà fait ses preuves dans l'organisation de telles manifestations. Des gens passionnés!» commente Nathalie Saugy, municipale en charge de la Culture. «Dans notre prospection, nous nous sommes intéressés à des open air comparables à ce qui pourrait se faire à Yverdon. C'est-à-dire Vevey, et non Lausanne par exemple.»
Du côté de Cinérive, la satisfaction est bien entendu de mise. Mais à quelle sauce seront apprêtées ces trois semaines de projections en plein air? «Nous en discuterons avec la commune, note Yves Moser, directeur de Cinérive. Mais dans l'idée, il s'agit d'appliquer le même concept qu'à Vevey. C'est-à-dire programmer une ou deux avant-premières par semaine, remettre à l'écran des films qui ont obtenu le statut de culte, mettre sur pied des soirées à thème, avec concours de déguisement. Ou encore organiser des manifestations plus événementielles, avec l'accueil des réalisateurs, comme nous l'avions fait avec Mike Horn, en duplex du Canada lors de la projection de son film.»
Reste que le projet est encore en construction. «Nous allons prochainement rencontrer Cinérive pour établir une convention, explique Nathalie Saugy. Histoire de voir qui amène quoi dans la corbeille de mariage. Il faudra aussi étudier l'état de la tribune, et apporter le cas échéant les améliorations nécessaires.»
Avec ses gradins couverts en dur, et son infrastructure électrique, le site de l'ancien hippodrome présente d'excellentes conditions pour accueillir un cinéma open air. C'est même dans cette optique qu'il avait été gardé intact.

«Nous serons obligés de fermer»
Parmi les candidats à l'exploitation de l'open air, Vincent Esposito est particulièrement déçu. Lui qui s'occupe déjà des trois cinémas yverdonnois, il avoue son incompréhension face à ce choix. «Dans chaque ville où il y a un open air, c'est l'exploitant local qui en est le responsable. Pourquoi, à Yverdon, est-ce différent?» interroge-t-il incrédule, qualifiant même la solution de «mauvaise». «C'est vite vu, nous fermerons durant l'été. Nous ne pouvons pas ouvrir nos cinémas en même temps que l'open air, ce ne serait pas rentable. C'est dommage pour les 25 gaillards que l'on emploie et qui seront au chômage technique…»
Le choix d'écarter Vincent Esposito n'est vraisemblablement pas étranger à la programmation des trois salles yverdonnoises, qui ne fait de loin pas l'unanimité. Il s'en défend toutefois: «C'est facile de critiquer. Le loyer, les salaires, l'électricité, tout ça il faut le payer. Notre programmation dépend de facteurs économiques qui ne peuvent pas être comparés à ceux des petites salles, comme celles d'Orbe ou Sainte-Croix par exemple.» Et d'évoquer les «conditions qu'imposent les distributeurs», lesquelles restreignent la marge de manœuvre des exploitants de salles. «Il y a une table ronde autour du thème de la culture lundi soir. J'y participerai et on verra bien ce qui en ressort», conclut-il.


24 Heures - VINCENT MAENDLY
Publié le 19 novembre 2006

27 octobre 2006

Fribourg - Ciné géant au coeur de la ville


Dans un an, il y aura 1900 places de cinéma supplémentaires en plein centre. Le concepteur du complexe a dévoilé hier l'avancement de ces travaux gigantesques. Projet à 50 millions du promoteur Jean-Luc Nordmann.

Regardez la photo. Ce type a 61 ans. Et il a l'enthousiasme du mec de 20 ans qui présente sa fiancée à ses copains. C'est le promoteur fribourgeois Jean-Luc Nordmann. Actuellement, il est synonyme d'un projet à 50 millions de francs en plein centre de Fribourg, dans le quartier des Grand-Places. La voici, sa fiancée du moment, le centre de toutes ses attentions.
Les travaux devraient se terminer le 24 octobre 2007. Ouvrira alors un complexe de 10 salles de cinéma sur un même étage, avec un total de 1900 places, affichant jusqu'à 20 films différents par semaine. Le plus grand écran mesurera 18 m sur 9. Il y aura aussi une galerie commerciale de 3500 m2.
Jean-Luc Nordmann, accompagné de l'architecte Serge Charrière et du chef de projet Vincent Spicher, a présenté l'avancement de ce gigantesque chantier hier matin à la presse, avant le tour du public les 28 octobre et 4 novembre. «Pour en arriver là, on a visité des multiplexes de cinéma en Europe, à Singapour, et des centres commerciaux aux Etats-Unis.» Jean-Luc Nordmann est carrément allé chercher le soutien de la Banque Cantonale Vaudoise pour cette aventure, ce qui avait surpris les médias fribourgeois à l'époque.
«Pour mener à bien des investissements créatifs, il faut être farfelu, mais hyperpro.» Raison pour laquelle le promoteur est particulièrement enthousiaste d'avoir pu sauver le mur de l'artiste fribourgeois Bruno Baeriswyl. L'oeuvre se trouvait sur l'actuel chantier. «Il sera scié et replacé dans un bâtiment public par l'Etat de Fribourg.»
La symbiose entre le commercial et le culturel, un concept qui réjouit Jean-Luc Nordmann. Cet ancien député radical, économiste de formation, est également actif dans le milieu du théâtre. «J'ai produit pendant sept ans la revue «Fribug», pour laquelle le mari de Chantal Goya m'a appris à chanter.» Clin d'oeil à sa passion pour la scène, la future salle de spectacle de la ville se construira dès octobre 2007 au-dessus de son multiplexe.


Le Matin Online - STÉPHANE BERNEY

07 octobre 2006

Il quitte les Docks et reprend l’Atlantic


Un chat. Malgré son jeune âge, Stéphane Bezençon, a déjà eu plusieurs vies. Opérateur-projectionniste, policier, vendeur de soupes, créateur d'un bar à fruits à Ibiza et de deux clubs à Lausanne. L'homme a roulé sa bosse et en a pris quelques-unes. A 43 ans, il s'apprête à reprendre les rênes de l'Atlantic, fermé en juin par Europlex. «Ouvrir des lieux, c'est ma manière à moi de créer», lâche le Lausannois, une Parisienne entre les doigts. Ce quadragénaire est connu comme le loup blanc dans le milieu des nuits lausannoises. C'est lui qui, en 1996, fonde le D! Club, puis l'exploite pendant quatre ans. C'est encore lui qui, en 2003, ouvre le Cercle (l'actuel Buzz), à la rue Enning. C'est encore lui qui, depuis un an, s'occupe de l'exploitation des Docks. Ou plutôt s'occupait. Il vient de claquer la porte du club de Sévelin avec deux autres collègues. Il y travaillera une dernière fois demain soir. «Au début, je pensais pouvoir m'occuper à la fois des Docks et de l'Atlantic. Ça ne sera pas le cas…» Après la houle des Docks, le navire amiral de l'Atlantic. Un nouveau départ, encore un, sous forme de retour aux sources. A 16 ans, Stéphane Bezençon a en effet commencé comme projectionniste, au cinéma Athénée. «C'était la grande époque de Georges-Alain Vuille. Le cinéma cartonnait. Certains dimanches, je bossais dans l'appartement de Vuille. Je projetais des films pour ses enfants sur son grand écran personnel.»

Projectionniste privé pour Vuille
A 19 ans, Stéphane Bezençon opère un premier virage radical. Après trois ans dans le cinéma, ce féru de backgammon devient… policier! Comme son père et son frère. Une expérience qui fera long feu. «Je travaillais à police-secours. C'était rigolo de faire le Zorro. Mais quand il s'agissait d'arrêter des gens, là, c'était moins drôle.» Deuxième virage. Le jeune homme part à Ibiza. Monte un fruit bar sur une plage. «Je suis resté une année. Cette île, à l'époque, c'était de la folie…», glisse-t-il, sourire en coin. Après le soleil, la nuit. De retour à Lausanne, Stéphane Bezençon traverse quelques années très sombres. «Quand je suis sorti de cette période, j'ai eu la chance de rencontrer Miguel Stucky, patron de Métrociné. J'avais 28 ans. Il m'a donné ma chance. Je l'ai vu un dimanche. J'ai commencé à travailler pour lui le lendemain.» Stéphane Bezençon va vite prendre du galon. De 1991 à 1995, il gère cinq salles du groupe: l'Atlantic, l'Athénée, le Bourg, le Lido et le Romandie. Avant de quitter Métrociné, pour ouvrir le D! Club. «Pendant quatre ans, ça a été le carton. Je me souviens que pour une soirée «automne», on avait rempli le club avec huit tonnes de feuilles mortes.» Après le succès, la désillusion. Une fois le D! revendu, Stéphane Bezençon est approché par Expo. 02, qui lui propose de monter un club à Bienne. «C'était le projet de ma vie. J'avais 4,5 millions pour faire ce que je voulais.» Las, son projet, fin prêt, passe à la trappe, victime des coupes budgétaires. Un avortement douloureux pour ce fan de musique électronique. Qui rebondit pourtant. Ouvre le Cercle. Le revend une année plus tard. Crée un concept de sandwich, soupe & salades au Petit-Chêne. Le ferme, faute de clientèle. Puis postule aux Docks, obtient le job et démissionne une année plus tard. Avant de retomber sur ses pattes en reprenant l'Atlantic. Un chat, qu'on vous disait.

Le dernier Woody Allen en ouverture
L'Atlantic ouvrira ses portes le mercredi 1er novembre. Au programme: Scoop, le dernier Woody Allen. «C'est chouette, lance Stéphane Bezençon. Ce film est parfaitement dans la ligne de ce qu'on veut proposer ici. On a en plus réussi à obtenir la seule copie en version originale pour Lausanne». Un film décroché par Sibaï Chahnaz, ancienne responsable de programmation chez Europlex, qui travaille désormais pour l'Atlantic. «Ironie de l'histoire, je l'avais engagée il y a quinze ans comme caissière», confie Stéphane Bezençon. Outre Sibaï Chahnaz, le quadragénaire s'est entouré de plusieurs actionnaires. Parmi eux, Najib Daki, patron des boutiques Sud ou encore Bernard Tâche, fondateur du magazine Seven Sky. Côté travaux, le hall du cinéma va être rénové, les murs repeints avec des couleurs plus chaudes. Du nouveau mobilier apparaîtra, «plus cosy», de même qu'une bibliothèque, avec des livres sur le cinéma. «Notre clientèle sera plus âgée que celle qui fréquentait l'endroit à l'époque d'Europlex. Nous allons diversifier l'offre au bar, en proposant par exemple du vin et du whisky.» Un bar sera réintroduit au niveau du balcon. Un espace qui sera fumeur. L'Atlantic nouveau compte sur 55 000 spectateurs par année. Soit la fréquentation de la salle en 2005.

24 heures - JULIEN MAGNOLLAY

06 octobre 2006

Morges - Les élus refusent de lâcher la taxe


Le Conseil communal s’est opposé, mercredi soir, à renoncer à la taxe de 15%. Les élus préfèrent verser une subvention sous conditions.

Les conseillers communaux morgiens estiment que les autorités doivent se donner le moyen de garder le contrôle sur la programmation et les tarifs du cinéma de leur ville. Mercredi soir, il n'y a pratiquement pas eu de débat sur cet objet qui avait été soigneusement traité par la commission ad hoc.

Alors que la Municipalité proposait de faire l'impasse sur cet impôt de 15% en échange d'une programmation moins commerciale et de tarifs d'entrée revus à la baisse, la commission a estimé, à cinq contre un et une abstention, que la méthode n'était pas bonne. La taxe sur les divertissements, estime-t-elle, constitue un moyen de «faire participer la région à nos offres et à nos infrastructures en matière de culture et loisirs.»

Pareil qu'à Beausobre

Pas question, donc, de la supprimer. Le Conseil communal a préféré suivre la commission qui propose qu'une subvention soit accordée chaque année au repreneur Palmolino Esposito à condition d'un programme varié et de tarifs modérés. Le théâtre de Beausobre est déjà soumis à ce régime. Le socialiste Vincent Jaques a salué cette volonté de dialogue et soutenu qu'il était temps de cesser de considérer les salles de cinéma comme «une passerelle commerciale sans réel lien avec l'offre culturelle de la région.»

Le syndic Eric Voruz a, quant à lui, fait valoir que la bonne qualité du dialogue entre la Municipalité et Palmolino Esposito augurait d'une conclusion heureuse.

«Nous allons négocier, précisait-il le lendemain du Conseil. Nous reviendrons avec un préavis pour une subvention annuelle. Cela dit, on peut se poser la question de savoir s'il revient aux pouvoirs publics de subventionner une entreprise privée.»

Optimiste malgré tout, le syndic relève que l'Odéon possède deux salles: «On pourrait jouer là-dessus en proposant deux types de programmations ou des synergies avec la Lanterne magique et le Ciné-club.»

24 heures - Lise Bourgeois

05 octobre 2006

Aubonne - Changement de bobines au cinéma Rex


Le séisme n’aura pas eu lieu et le cinéma Rex d’Aubonne peut continuer à se mouvoir et offrir le même service à ses spectateurs. La municipale Gisèle Burnet a annoncé lors de la séance du Conseil communal de mardi, que «Pathé» reprend le partenariat avec le Rex. Au mois de juin, «Pathé» engloutissait «Europlex», société qui assumait la programmation du cinéma de campagne. Alors que les salles de Morges et de Nyon n’intéressaient pas le mastodonte français, l’équipe de gestion aubonnoise restait sur le qui-vive. Pas une révolution pour le spectateur lambda Si «Europlex» gérait des salles de quartier, «Pathé» porte largement son dévolu sur les multiplexes, si ce n’est que la société de distribution collabore facilement avec les salles indépendantes ou autonomes. La situation aubonnoise entre dans cette dernière catégorie. Propriété de la ville, gérée par une association et par une équipe efficace, la salle aubonnoise n’aura pas à apporter de modifications dans son offre. Pour la responsable de la programmation du Rex, Geneviève Rossier, il n’y aura pas de changements pour le spectateur. A un détail près, nous allons continuer à travailler de la même manière. «Pathé» réservera les films que nous souhaitons. Il est vrai que nous nous demandions ces derniers mois si la convention que nous avions avec «Europlex» serait reconduite. Ce sera le cas et nous sommes rassurés pour deux ans en tout cas. Sentant le vent tourner, le Rex avait tenté de prendre les devants: nous avions signé une convention avec deux autres salles qui fonctionnent comme la nôtre, à Châtel-Saint-Denis et à Bex. Les trois sites visionnent les mêmes films, mais nous ne pouvons difficilement fonctionner seuls, explique Geneviève Rossier. La reprise d’Europlex par Pathé est entrée en force A noter que ce transfert de la salle aubonnoise au groupe français «Pathé» coïncide avec l’entrée en force du contrat de reprise conclu en mai dernier entre «Europlex» et «Pathé». La transaction est devenue effective en début de semaine, toutes les conditions fixées initialement ayant été remplies, relève Brian Jones, patron d’«Europlex». Entre autres, le choix d’un repreneur pour les cinémas Odéon à Morges et Capitole à Nyon. A la différence du Rex, Palmolino Esposito, acquéreur officiel de ces salles depuis le 1er octobre, en assurera la programmation de manière indépendante Le transfert d’«Europlex» à «Pathé» porte, pour mémoire, sur un empire de 25 salles. En l’occurrence les 7 du multiplexe du Flon et les 8 des Galeries à Lausanne, idem les 7 du Rialto et les 3 du Rex à Genève. Chiffre impressionnant auquel il convient d’ajouter le festival estival Open air à Lausanne.

La Côte - Philippe Cadoux et Martine Rochat

29 septembre 2006

Nyon - Imbroglio juridique pour la reprise du Capitole


C’est une guerre que se livrent deux parties dans laquelle nous sommes pris en otage. L’auteur de ce propos n’est autre que Jean-Pierre Grey qui était l’un des trois repreneurs potentiels du cinéma le Capitole à Nyon. Dès que cette opportunité s’est faite jour, début juillet, le patron de Mont-Blanc distribution s’est montré intéressé. Accompagné d’Yves Peyrot, il a rencontré Brian Jones, l’exploitant actuel du cinéma via Europlex Cinémas Sàrl. De multiples questions ont été évoquées dont les conditions de reprise jugées trop élevées: à un loyer important s’ajoute la reprise du pas-de-porte ce qui rend le risque financier trop important pour nous confie Jean-Pierre Grey. Malgré cette position affichée, Me Paul Marville, le conseil du propriétaire des lieux, les convoque le 30 août pour leur faire signer un bail valable dès le 1er septembre en arguant que son mandant est seul décideur dans ce dossier. Sur le document figurent les noms de la société et des deux futurs… ex-associés. Le premier nommé vient en effet d’envoyer un courrier annonçant son désengagement et dans lequel il réclame le remboursement du premier mois de location déjà versé. Et pour cause, l’actuel bailleur, Europlex cinémas, n’a jamais quitté les lieux. Deux baux pour un seul cinéma: l’embrouillamini juridique réside là. Un prétendant par camp En parallèle à ces événements, Brian Jones a convaincu un repreneur, Palmolino Esposito, d’accepter ces conditions et signe avec lui un contrat d’exploitation. Dès lors, le dossier prend une tournure juridique. C’en est trop pour le distributeur de films pour enfants: J’ai d’autres chats à fouetter que de me débattre pour ce cinéma soupire-t-il avant d’indiquer que cet épisode kafkaïen lui reste en travers de la gorge. A ce jour, son compère ne s’est pas désisté et n’entend pas le faire. Il évoque une affaire qui lui a pété à la figure. De son côté, Me Paul Marville élargit le débat au secteur tout entier des salles de cinéma et résume l’imbroglio en parlant de poisson rouge et de piranha. A l’heure qu’il est, chaque camp a son prétendant et son mot à dire. Europlex cinémas n’ayant pas donné son congé, il lui incombe de présenter un repreneur au propriétaire. Celui-ci peut refuser mais le droit suisse lui impose alors de présenter un juste motif. Les jeux seront faits au plus tard dans une semaine prévoit Yves Peyrot, le seul acteur de cet écheveau à s’exprimer sans mégaphone en main. Happy end pour le thriller de l’Odéon morgien Le mot fin s’est inscrit sur l’écran au terme d’un long suspense. Le Pranginois Palmolino Esposito exploitera à partir de dimanche le cinéma Odéon à Morges. Europlex m’a sans doute choisi parce que je proposais la reprise de plusieurs salles. J’étais en négociation dès le début pour Morges, Nyon et Genève. A Nyon, il y a encore une affaire à régler avec Europlex et les propriétaires. J’ai un contrat de reprise avec Europlex, mais quelqu’un d’autre a un bail à loyer. Sur le plan de la programmation, le nouveau repreneur entend notamment privilégier les films étrangers à petits budgets, même en version originale. Il y a beaucoup de cinéphiles dans la région. Une baisse des prix est aussi envisageable. Il faudra voir ce que donne le vote du Conseil communal (mercredi prochain n.d.l.r), sur la taxe des divertissements. Je préfère la suppression pure et simple de la taxe à sa rétrocession sous forme de subvention. Palmolino Esposito compte aussi réintroduire les séances du lundi et du mardi, supprimées par Europlex, taxe ou pas taxe. Du côté de la Municipalité, le syndic Eric Voruz regrette certes d’avoir été pris pour quantité négligeable par Europlex et que Ciné-Rive n’ait pas été choisi, parce qu’il représente les petits cinémas vaudois, mais se réjouit du maintien du cinéma morgien.

28 septembre 2006

Morges - repreneur connu


Distributeur de films étrangers, Palmolino Esposito a été choisi par Europlex pour reprendre les salles de La Côte.

C'est fait! Après des semaines de négociations tendues, le cinéma Odéon a un nouvel exploitant. La société genevoise World Dreams SA a signé le transfert du bail valable jusqu'en 2011 hier matin et sera déjà derrière les projecteurs morgiens pour les séances de dimanche.
Contrairement à ce qu'espérait la municipalité, les Veveysans de Cinérive n'ont pas été retenus lors du choix final, eux qui avaient pourtant réussi l'exploit d'obtenir la remise en cause de la taxe sur les divertissements. «Je suis soulagé et heureux de cette solution qui assure la pérennité du cinéma à Morges, respire Brian Jones, directeur et vendeur pour le compte d'Europlex. Nous espérons que la commune va aussi aider Palmolino Esposito, le propriétaire de World Dreams SA. Ce professionnel a une longue expérience dans ce domaine, puisqu'il est distributeur de films, programmateur de l'Open air Ciné-Lac et qu'il vient d'acquérir trois autres salles qui nous appartenaient à Genève.»

En terrain miné
Établi à Prangins depuis 2002, le nouveau patron de l'Odéon sait qu'il n'arrive pas vraiment en terrain conquis dans la ville à la Tulipe, depuis que les politiciens se sont invités dans le scénario de la reprise. «D'abord, je suis très content, lâche l'intéressé. A l'inverse de Cinérive, j'ai voulu attendre que tout soit signé pour parler de mon projet et rencontrer la commune, ce que je vais m'empresser de faire. Je crois que mes concurrents proposaient des films d'auteurs lors de certaines séances et des prix plus bas qu'aujourd'hui et cela fait aussi partie de mes objectifs. Mon principal souci est de satisfaire le spectateur, mais il est clair que la taxe sur les divertissements représente une charge importante et que nous devons en parler avec les intéressés. Ma société distribue des films étrangers à petits budgets et ce que je peux amener de ce côté-là devrait rassurer ceux qui s'inquiètent…»

Employés maintenus
Au chapitre du personnel, Palmolino Esposito assure qu'il va respecter les contrats d'Europlex. «Les salariés n'ont pas de craintes à nourrir et seront à mes côtés dès dimanche. Je souhaite apporter du nouveau lors des séances et créer des synergies avec Nyon, pour lequel j'ai déjà un accord avec Europlex. C'est une belle affaire et je me réjouis de faire connaissance avec les spectateurs de la région qui auront droit aux mêmes sorties qu'à Lausanne et Genève.»


24 heures - 28.09.06 - Cédric Jotterand

27 septembre 2006

Lausanne - Atlantic "Le Retour"


Fermée par Europlex en juin, la salle de la rue Saint-Pierre va être reprise par quatre passionnés du septième art. Réouverture escomptée: le 17 octobre.

Un miracle. Ou presque. Après une décennie de fermetures successives de cinémas de quartier, Lausanne va voir une salle ouvrir. Ou plutôt rouvrir. L'Atlantic, navire amiral de 463 places, devrait, sauf écueil de dernière minute, accueillir de nouveaux spectateurs cet automne. Un contrat doit être signé aujourd'hui même entre la gérance de l'immeuble et quatre passionnés de cinémas. Des repreneurs qui préfèrent pour l'instant rester anonymes. Mais qui parlent, avec enthousiasme, de «leur» Atlantic: «Je suis persuadé qu'il y a une niche pour ce cinéma à Lausanne», explique Philippe* l'initiateur du projet. Ce quadragénaire a par le passé tenu les rênes de plusieurs salles obscures de Lausanne. «On ne peut quand même pas les laisser toutes mourir!»

Un cinéma plutôt qu'un dancing
Comme l'ABC ou le Lido, l'Atlantic a failli accueillir une piste de danse. Le patron d'un établissement public du quartier a fait une offre pour y installer un restaurant-dancing. Le «niet» est venu de Bâle. Plus précisément de UBS Fund Management, la société qui s'occupe de la stratégie immobilière du bâtiment. «Nous préférons maintenir un cinéma dans ce bel immeuble, explique-t-on du côté de Bâle. Nous devons aussi penser aux autres locataires.» Sous-entendu: un dancing, ça fait du bruit. «En plus, il ne reste à Lausanne presque plus de cinémas de ce type. Nous croyons à une salle à cet endroit. Ce sera bien pour le quartier et bien pour Lausanne. Mais si ça ne marche pas, on n'exclut rien.»

Des versions originales
Les repreneurs visent les 55 000 spectateurs par année, soit la fréquentation de la salle en 2005. Comment? En programmant des films «grand public de qualité». Philippe et ses partenaires espèrent ainsi sortir six «gros» films par an. Toutes les séances seront en version originale sous-titrée, le public visé étant «cinéphile et anglophone». «On va par exemple essayer de décrocher The Queen, le nouveau film de Stephen Frears, pour le 17 octobre, jour escompté de notre ouverture», lâche Philippe. Pour dénicher les bons coups, une ancienne programmatrice d'Europlex a d'ores et déjà été engagée.
Outre les «gros» films, l'Atlantic nouveau misera sur les pellicules qui viennent de quitter l'affiche des multiplexes. Il compte aussi proposer des avant-premières, des séances pour enfants, des films pour les communautés étrangères, des festivals de courts-métrages et des ciné-brunch. Un programme qui n'est pas sans rappeler celui du défunt Cine Qua Non de la première heure. Les nouveaux promoteurs de la salle veulent également louer la salle en matinée, pour des séminaires ou autres.

Alors viable, l'Atlantic?
«Si les grands distributeurs jouent le jeu, on peut s'en sortir, estime Philippe. On devrait pouvoir compter sur une partie du public qui fréquentait le Cine Qua Non et toutes les autres salles qui ont fermé à Lausanne.» Les repreneurs ont réussi à obtenir une importante réduction de loyer. Ils ont également pu racheter à très bon prix le matériel technique du cinéma. Regroupés en une société anonyme, ils reprendront le bail d'Europlex, qui court jusqu'à septembre 2008. Après ces deux ans, qui auront valeur d'essai, le bail pourra être prolongé. «Cette reprise est un tour de force. Mais je suis assez confiant», conclut Philippe.
* Prénom d'emprunt.

JULIEN MAGNOLLAY - 24 heures

23 septembre 2006

Le Courrier - SEANCE TENANTE


Le Ciné qua non, l'Atlantic, le Hollywood... A Lausanne comme à Genève, les salles de cinéma indépendantes tombent comme des mouches.

Dans la loi, rien n'empêche ces fermetures: l'exploitation d'un cinéma est une activité commerciale soumise aux lois du marché. Enjeux. Il est des petites entreprises qui n'en finissent pas de connaître la crise. Une concurrence sans merci, des loyers exorbitants et le succès du DVD ont eu raison de nombreux cinémas indépendants de Suisse romande. En nombre de victimes, Lausanne remporte la palme haut la main: en cinq ans, dix salles y ont cessé leur activité. Genève suit de près, avec au moins cinq exploitations fermées récemment1. C'est la loi du marché, dit-on. Tout le monde le déplore... mais personne n'y peut rien. «Le cinéma est le domaine le plus libéral qui soit», explique Gilles Gardet, directeur de l'Aménagement du territoire du canton de Genève. «Il n'existe aucune base légale pour sauver les salles. Au mieux, on peut classer un bâtiment, à l'instar du Plaza. Mais cela ne garantit pas qu'on y exploite un cinéma (lire page suivante, ndlr). Nous n'avons aucun moyen non plus de contrer l'installation d'un nouveau multiplex, à la Praille par exemple, dans la mesure où il est conforme au plan localisé de quartier.» «FAILLITE DU SYSTÈME»Les Villes et les cantons, eux, soutiennent les structures associatives – le CAC et le Spoutnik à Genève; la Cinémathèque suisse, le Zinéma et l'Oblo à Lausanne. «C'est très attristant qu'une entreprise culturelle disparaisse. Mais il faudrait que les sociétés privées changent de statut pour entrer dans nos critères de subventions», précise Jean-François Rohrbasser, des Affaires culturelles de la Ville de Genève. Quant au Vaudois Claude Ruey, il est opposé à l'idée que les communes délient leur bourse: «Ce serait la faillite du système. On soutiendrait certains exploitants, qui sont aussi de gros financiers», avance le conseiller national libéral et président de la Fondation vaudoise pour le cinéma. D'autres relèvent encore que seule la Confédération est compétente en matière de cinéma... Sauf qu'à Berne, la Section cinéma de l'Office fédéral de la culture contrôle la diversité des films, pas des exploitants. Pour l'instant, la fermeture des salles n'affecterait pas l'équilibre entre les genres (fiction, docu, etc.), les nationalités et les statuts des films (indépendants ou major). «Le public suisse est plutôt intelligent et s'intéresse aux films indépendants, explique Nicolas Bideau, chef de la Section. Sur le plan de l'offre, nous sommes favorisés par rapport à d'autres pays d'Europe.» Les multiplex non plus n'auraient rien changé à la diversité. Pourtant, depuis le rachat d'Europlex par Gaumont-Pathé, le groupe français possède désormais près de 75% des parts de marché à Genève et à Lausanne. «Mais la place pour les indépendants est restée la même qu'avant. Les salles que nous avons rachetées existaient déjà», explique Grégoire Schnegg, directeur général de Pathé Suisse. «Si chacun fait son travail correctement, il y a de la place pour tout le monde, même pour les salles à écran unique qui projettent des blockbusters. Je ne veux pas juger le cas du Hollywood, mais sa disparition n'est pas due à notre présence.» Mais le directeur le concède, le marché genevois arrive à saturation. «Si un nouveau multiplex devait voir le jour aujourd'hui, il aurait une influence notoire sur les autres salles (allusion à l'énorme complexe prévu à la Praille, ndlr)». URGENCEBref, le temps est compté. «Si on ne passe pas à la vitesse supérieure, il n'y aura bientôt plus de salles indépendantes», prévient Frédéric Gonseth, cinéaste et président de l'Association romande des réalisateurs. «La Suisse romande ressemblera bientôt aux villes de province françaises, avec un cinéma qui projette des blockbusters et un ciné-club qui propose épisodiquement des films d'auteurs.» Le cinéaste vaudois milite pour un soutien étatique aux salles à écran unique, «car elles jouent un rôle social et d'animation des centres villes». Il souhaite aussi une aide à la programmation, «pour enrayer la perte de la diversité». Genève n'est pas restée sourde à ces inquiétudes. «Une réflexion s'est amorcée entre la Ville, l'Etat et la profession, reprend M. Rohrbasser. Mais nous sommes encore en phase de travail.» Lausanne prévoit elle aussi de revoir sa politique culturelle en matière de cinéma. «Un rapport sortira en 2007. Mais je peux déjà vous dire qu'il ne sera pas question de financer des salles privées», affirme la municipale Silvia Zamora, en charge de la Culture, du logement et du patrimoine. Mais si Genève envisage la mise en commun des forces au-delà de ses frontières, avec la création éventuelle d'une fondation, Lausanne se montre plus sceptique. Et Mme Zamora de souligner: «La collaboration interculturelle est minime dans notre culture politique. Je vous laisse imaginer ce qu'il reste à accomplir.»

Raphaëlle Bouchet - Le Courrier - 16.09.06

Note : 1A Lausanne: le Bourg, l'ABC, le Lido, l'Athénée, l'Eldorado, le Romandie, le Palace, le Richemont, l'Atlantic et le Ciné qua non. A Genève: l'Alhambra, l'ABC, le Plaza, les Cosmos et le Hollywood.

Numérique France - Dans les 5 ans selon Marin Karmitz


Dans un article du journal "Le Monde" du 24 septembre concernant l'ouverture possible d'un multiplexe cinématographique dans la Cité des sciences et de l'industrie à la Vilette et dont Marin Karmitz est fermement opposé il déclare: "Essayer de faire passer la pilule en disant que ces salles seront en numérique n'a pas de sens : toutes les grandes salles seront en numérique d'ici cinq ans."