19 novembre 2006

Yverdon aura son open air


La société Cinérive a décroché l’exploitation de l’open air, qui s’érigera l’été prochain sur le site de l’ancien hippodrome. Coup dur pour l’actuel dirigeant des trois cinémas d’Yverdon.

Fini le temps des spéculations. Yverdon aura bel et bien son cinéma open air tant attendu. En principe, du 6 au 21 juillet 2007, même si rien n'est encore gravé dans le marbre.
Le projet avait pris une tournure de plus en plus concrète après qu'Olivier Muller, directeur du NIFFF (Neuchâtel International Fantastic Film Festival), avait rendu, l'été passé, un rapport très favorable sur sa faisabilité. Il ne restait plus qu'à désigner un exploitant. Et la Municipalité a fait son choix: ce sera Cinérive SA, qui exploite notamment le cinéma d'Orbe ainsi que l'open air de Vevey.


Dynamisme et expérience
«Nous faisons confiance à une équipe dynamique, qui a déjà fait ses preuves dans l'organisation de telles manifestations. Des gens passionnés!» commente Nathalie Saugy, municipale en charge de la Culture. «Dans notre prospection, nous nous sommes intéressés à des open air comparables à ce qui pourrait se faire à Yverdon. C'est-à-dire Vevey, et non Lausanne par exemple.»
Du côté de Cinérive, la satisfaction est bien entendu de mise. Mais à quelle sauce seront apprêtées ces trois semaines de projections en plein air? «Nous en discuterons avec la commune, note Yves Moser, directeur de Cinérive. Mais dans l'idée, il s'agit d'appliquer le même concept qu'à Vevey. C'est-à-dire programmer une ou deux avant-premières par semaine, remettre à l'écran des films qui ont obtenu le statut de culte, mettre sur pied des soirées à thème, avec concours de déguisement. Ou encore organiser des manifestations plus événementielles, avec l'accueil des réalisateurs, comme nous l'avions fait avec Mike Horn, en duplex du Canada lors de la projection de son film.»
Reste que le projet est encore en construction. «Nous allons prochainement rencontrer Cinérive pour établir une convention, explique Nathalie Saugy. Histoire de voir qui amène quoi dans la corbeille de mariage. Il faudra aussi étudier l'état de la tribune, et apporter le cas échéant les améliorations nécessaires.»
Avec ses gradins couverts en dur, et son infrastructure électrique, le site de l'ancien hippodrome présente d'excellentes conditions pour accueillir un cinéma open air. C'est même dans cette optique qu'il avait été gardé intact.

«Nous serons obligés de fermer»
Parmi les candidats à l'exploitation de l'open air, Vincent Esposito est particulièrement déçu. Lui qui s'occupe déjà des trois cinémas yverdonnois, il avoue son incompréhension face à ce choix. «Dans chaque ville où il y a un open air, c'est l'exploitant local qui en est le responsable. Pourquoi, à Yverdon, est-ce différent?» interroge-t-il incrédule, qualifiant même la solution de «mauvaise». «C'est vite vu, nous fermerons durant l'été. Nous ne pouvons pas ouvrir nos cinémas en même temps que l'open air, ce ne serait pas rentable. C'est dommage pour les 25 gaillards que l'on emploie et qui seront au chômage technique…»
Le choix d'écarter Vincent Esposito n'est vraisemblablement pas étranger à la programmation des trois salles yverdonnoises, qui ne fait de loin pas l'unanimité. Il s'en défend toutefois: «C'est facile de critiquer. Le loyer, les salaires, l'électricité, tout ça il faut le payer. Notre programmation dépend de facteurs économiques qui ne peuvent pas être comparés à ceux des petites salles, comme celles d'Orbe ou Sainte-Croix par exemple.» Et d'évoquer les «conditions qu'imposent les distributeurs», lesquelles restreignent la marge de manœuvre des exploitants de salles. «Il y a une table ronde autour du thème de la culture lundi soir. J'y participerai et on verra bien ce qui en ressort», conclut-il.


24 Heures - VINCENT MAENDLY
Publié le 19 novembre 2006