27 octobre 2006

Fribourg - Ciné géant au coeur de la ville


Dans un an, il y aura 1900 places de cinéma supplémentaires en plein centre. Le concepteur du complexe a dévoilé hier l'avancement de ces travaux gigantesques. Projet à 50 millions du promoteur Jean-Luc Nordmann.

Regardez la photo. Ce type a 61 ans. Et il a l'enthousiasme du mec de 20 ans qui présente sa fiancée à ses copains. C'est le promoteur fribourgeois Jean-Luc Nordmann. Actuellement, il est synonyme d'un projet à 50 millions de francs en plein centre de Fribourg, dans le quartier des Grand-Places. La voici, sa fiancée du moment, le centre de toutes ses attentions.
Les travaux devraient se terminer le 24 octobre 2007. Ouvrira alors un complexe de 10 salles de cinéma sur un même étage, avec un total de 1900 places, affichant jusqu'à 20 films différents par semaine. Le plus grand écran mesurera 18 m sur 9. Il y aura aussi une galerie commerciale de 3500 m2.
Jean-Luc Nordmann, accompagné de l'architecte Serge Charrière et du chef de projet Vincent Spicher, a présenté l'avancement de ce gigantesque chantier hier matin à la presse, avant le tour du public les 28 octobre et 4 novembre. «Pour en arriver là, on a visité des multiplexes de cinéma en Europe, à Singapour, et des centres commerciaux aux Etats-Unis.» Jean-Luc Nordmann est carrément allé chercher le soutien de la Banque Cantonale Vaudoise pour cette aventure, ce qui avait surpris les médias fribourgeois à l'époque.
«Pour mener à bien des investissements créatifs, il faut être farfelu, mais hyperpro.» Raison pour laquelle le promoteur est particulièrement enthousiaste d'avoir pu sauver le mur de l'artiste fribourgeois Bruno Baeriswyl. L'oeuvre se trouvait sur l'actuel chantier. «Il sera scié et replacé dans un bâtiment public par l'Etat de Fribourg.»
La symbiose entre le commercial et le culturel, un concept qui réjouit Jean-Luc Nordmann. Cet ancien député radical, économiste de formation, est également actif dans le milieu du théâtre. «J'ai produit pendant sept ans la revue «Fribug», pour laquelle le mari de Chantal Goya m'a appris à chanter.» Clin d'oeil à sa passion pour la scène, la future salle de spectacle de la ville se construira dès octobre 2007 au-dessus de son multiplexe.


Le Matin Online - STÉPHANE BERNEY

07 octobre 2006

Il quitte les Docks et reprend l’Atlantic


Un chat. Malgré son jeune âge, Stéphane Bezençon, a déjà eu plusieurs vies. Opérateur-projectionniste, policier, vendeur de soupes, créateur d'un bar à fruits à Ibiza et de deux clubs à Lausanne. L'homme a roulé sa bosse et en a pris quelques-unes. A 43 ans, il s'apprête à reprendre les rênes de l'Atlantic, fermé en juin par Europlex. «Ouvrir des lieux, c'est ma manière à moi de créer», lâche le Lausannois, une Parisienne entre les doigts. Ce quadragénaire est connu comme le loup blanc dans le milieu des nuits lausannoises. C'est lui qui, en 1996, fonde le D! Club, puis l'exploite pendant quatre ans. C'est encore lui qui, en 2003, ouvre le Cercle (l'actuel Buzz), à la rue Enning. C'est encore lui qui, depuis un an, s'occupe de l'exploitation des Docks. Ou plutôt s'occupait. Il vient de claquer la porte du club de Sévelin avec deux autres collègues. Il y travaillera une dernière fois demain soir. «Au début, je pensais pouvoir m'occuper à la fois des Docks et de l'Atlantic. Ça ne sera pas le cas…» Après la houle des Docks, le navire amiral de l'Atlantic. Un nouveau départ, encore un, sous forme de retour aux sources. A 16 ans, Stéphane Bezençon a en effet commencé comme projectionniste, au cinéma Athénée. «C'était la grande époque de Georges-Alain Vuille. Le cinéma cartonnait. Certains dimanches, je bossais dans l'appartement de Vuille. Je projetais des films pour ses enfants sur son grand écran personnel.»

Projectionniste privé pour Vuille
A 19 ans, Stéphane Bezençon opère un premier virage radical. Après trois ans dans le cinéma, ce féru de backgammon devient… policier! Comme son père et son frère. Une expérience qui fera long feu. «Je travaillais à police-secours. C'était rigolo de faire le Zorro. Mais quand il s'agissait d'arrêter des gens, là, c'était moins drôle.» Deuxième virage. Le jeune homme part à Ibiza. Monte un fruit bar sur une plage. «Je suis resté une année. Cette île, à l'époque, c'était de la folie…», glisse-t-il, sourire en coin. Après le soleil, la nuit. De retour à Lausanne, Stéphane Bezençon traverse quelques années très sombres. «Quand je suis sorti de cette période, j'ai eu la chance de rencontrer Miguel Stucky, patron de Métrociné. J'avais 28 ans. Il m'a donné ma chance. Je l'ai vu un dimanche. J'ai commencé à travailler pour lui le lendemain.» Stéphane Bezençon va vite prendre du galon. De 1991 à 1995, il gère cinq salles du groupe: l'Atlantic, l'Athénée, le Bourg, le Lido et le Romandie. Avant de quitter Métrociné, pour ouvrir le D! Club. «Pendant quatre ans, ça a été le carton. Je me souviens que pour une soirée «automne», on avait rempli le club avec huit tonnes de feuilles mortes.» Après le succès, la désillusion. Une fois le D! revendu, Stéphane Bezençon est approché par Expo. 02, qui lui propose de monter un club à Bienne. «C'était le projet de ma vie. J'avais 4,5 millions pour faire ce que je voulais.» Las, son projet, fin prêt, passe à la trappe, victime des coupes budgétaires. Un avortement douloureux pour ce fan de musique électronique. Qui rebondit pourtant. Ouvre le Cercle. Le revend une année plus tard. Crée un concept de sandwich, soupe & salades au Petit-Chêne. Le ferme, faute de clientèle. Puis postule aux Docks, obtient le job et démissionne une année plus tard. Avant de retomber sur ses pattes en reprenant l'Atlantic. Un chat, qu'on vous disait.

Le dernier Woody Allen en ouverture
L'Atlantic ouvrira ses portes le mercredi 1er novembre. Au programme: Scoop, le dernier Woody Allen. «C'est chouette, lance Stéphane Bezençon. Ce film est parfaitement dans la ligne de ce qu'on veut proposer ici. On a en plus réussi à obtenir la seule copie en version originale pour Lausanne». Un film décroché par Sibaï Chahnaz, ancienne responsable de programmation chez Europlex, qui travaille désormais pour l'Atlantic. «Ironie de l'histoire, je l'avais engagée il y a quinze ans comme caissière», confie Stéphane Bezençon. Outre Sibaï Chahnaz, le quadragénaire s'est entouré de plusieurs actionnaires. Parmi eux, Najib Daki, patron des boutiques Sud ou encore Bernard Tâche, fondateur du magazine Seven Sky. Côté travaux, le hall du cinéma va être rénové, les murs repeints avec des couleurs plus chaudes. Du nouveau mobilier apparaîtra, «plus cosy», de même qu'une bibliothèque, avec des livres sur le cinéma. «Notre clientèle sera plus âgée que celle qui fréquentait l'endroit à l'époque d'Europlex. Nous allons diversifier l'offre au bar, en proposant par exemple du vin et du whisky.» Un bar sera réintroduit au niveau du balcon. Un espace qui sera fumeur. L'Atlantic nouveau compte sur 55 000 spectateurs par année. Soit la fréquentation de la salle en 2005.

24 heures - JULIEN MAGNOLLAY

06 octobre 2006

Morges - Les élus refusent de lâcher la taxe


Le Conseil communal s’est opposé, mercredi soir, à renoncer à la taxe de 15%. Les élus préfèrent verser une subvention sous conditions.

Les conseillers communaux morgiens estiment que les autorités doivent se donner le moyen de garder le contrôle sur la programmation et les tarifs du cinéma de leur ville. Mercredi soir, il n'y a pratiquement pas eu de débat sur cet objet qui avait été soigneusement traité par la commission ad hoc.

Alors que la Municipalité proposait de faire l'impasse sur cet impôt de 15% en échange d'une programmation moins commerciale et de tarifs d'entrée revus à la baisse, la commission a estimé, à cinq contre un et une abstention, que la méthode n'était pas bonne. La taxe sur les divertissements, estime-t-elle, constitue un moyen de «faire participer la région à nos offres et à nos infrastructures en matière de culture et loisirs.»

Pareil qu'à Beausobre

Pas question, donc, de la supprimer. Le Conseil communal a préféré suivre la commission qui propose qu'une subvention soit accordée chaque année au repreneur Palmolino Esposito à condition d'un programme varié et de tarifs modérés. Le théâtre de Beausobre est déjà soumis à ce régime. Le socialiste Vincent Jaques a salué cette volonté de dialogue et soutenu qu'il était temps de cesser de considérer les salles de cinéma comme «une passerelle commerciale sans réel lien avec l'offre culturelle de la région.»

Le syndic Eric Voruz a, quant à lui, fait valoir que la bonne qualité du dialogue entre la Municipalité et Palmolino Esposito augurait d'une conclusion heureuse.

«Nous allons négocier, précisait-il le lendemain du Conseil. Nous reviendrons avec un préavis pour une subvention annuelle. Cela dit, on peut se poser la question de savoir s'il revient aux pouvoirs publics de subventionner une entreprise privée.»

Optimiste malgré tout, le syndic relève que l'Odéon possède deux salles: «On pourrait jouer là-dessus en proposant deux types de programmations ou des synergies avec la Lanterne magique et le Ciné-club.»

24 heures - Lise Bourgeois

05 octobre 2006

Aubonne - Changement de bobines au cinéma Rex


Le séisme n’aura pas eu lieu et le cinéma Rex d’Aubonne peut continuer à se mouvoir et offrir le même service à ses spectateurs. La municipale Gisèle Burnet a annoncé lors de la séance du Conseil communal de mardi, que «Pathé» reprend le partenariat avec le Rex. Au mois de juin, «Pathé» engloutissait «Europlex», société qui assumait la programmation du cinéma de campagne. Alors que les salles de Morges et de Nyon n’intéressaient pas le mastodonte français, l’équipe de gestion aubonnoise restait sur le qui-vive. Pas une révolution pour le spectateur lambda Si «Europlex» gérait des salles de quartier, «Pathé» porte largement son dévolu sur les multiplexes, si ce n’est que la société de distribution collabore facilement avec les salles indépendantes ou autonomes. La situation aubonnoise entre dans cette dernière catégorie. Propriété de la ville, gérée par une association et par une équipe efficace, la salle aubonnoise n’aura pas à apporter de modifications dans son offre. Pour la responsable de la programmation du Rex, Geneviève Rossier, il n’y aura pas de changements pour le spectateur. A un détail près, nous allons continuer à travailler de la même manière. «Pathé» réservera les films que nous souhaitons. Il est vrai que nous nous demandions ces derniers mois si la convention que nous avions avec «Europlex» serait reconduite. Ce sera le cas et nous sommes rassurés pour deux ans en tout cas. Sentant le vent tourner, le Rex avait tenté de prendre les devants: nous avions signé une convention avec deux autres salles qui fonctionnent comme la nôtre, à Châtel-Saint-Denis et à Bex. Les trois sites visionnent les mêmes films, mais nous ne pouvons difficilement fonctionner seuls, explique Geneviève Rossier. La reprise d’Europlex par Pathé est entrée en force A noter que ce transfert de la salle aubonnoise au groupe français «Pathé» coïncide avec l’entrée en force du contrat de reprise conclu en mai dernier entre «Europlex» et «Pathé». La transaction est devenue effective en début de semaine, toutes les conditions fixées initialement ayant été remplies, relève Brian Jones, patron d’«Europlex». Entre autres, le choix d’un repreneur pour les cinémas Odéon à Morges et Capitole à Nyon. A la différence du Rex, Palmolino Esposito, acquéreur officiel de ces salles depuis le 1er octobre, en assurera la programmation de manière indépendante Le transfert d’«Europlex» à «Pathé» porte, pour mémoire, sur un empire de 25 salles. En l’occurrence les 7 du multiplexe du Flon et les 8 des Galeries à Lausanne, idem les 7 du Rialto et les 3 du Rex à Genève. Chiffre impressionnant auquel il convient d’ajouter le festival estival Open air à Lausanne.

La Côte - Philippe Cadoux et Martine Rochat